8 000 bretons ont pris place
à la table des Enfoirés

(Le Télégramme de Brest - 15/01/2001)

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(retranscription : Maryline Prevost)

 

Depuis des semaines, les spectacles de la tournée des Enfoirés font salle comble. Brest n'a pas fait exception. Hier soir, Goldman, Zazie, Dan ar Braz et les autres membres de la troupe des Enfoirés 2001 ont donné de la voix devant 8.000 personnes pour renflouer les caisses des Restos du Coeur. Rencontre avec quelques-unes des chevilles ouvrières de l'événement : Hélène Ségara, Jean-Jacques Goldman, Denise Jean, la présidente départementale des Restos.


Le Télégramme : Sans que nul ne sache quels artistes ont embarqué sur le
vaisseau de cette odyssée 2001, chacune des dates de la tournée affiche
depuis longtemps complet. Quelle est la recette des Enfoirés ?

Hélène Ségara : Je pense qu'ils sentent le plaisir qu'on a à avoir ce genre
de rencontres inter-artistes. En même temps, ce sont aussi des rencontres
exclusives, puisque les duos sont inédits. Et puis, il y a aussi le fait que
les gens voient qu'on s'amuse tout en servant une cause, et tout ça leur
fait aussi oublier leurs soucis.

Le Télégramme : Pourquoi garder secrète jusqu'à la dernière minute la
composition de la troupe ?

Jean-Jacques Goldman : Tout simplement parce que nous ne le savions pas
nous-mêmes hier soir. Cela dépend de la disponibilité de chacun : ce soir ce
ne sera pas la même chose qu'hier à Caen. Marc Lavoine sera absent
aujourd'hui, il sera là demain. Dan ar Braz, qui n'était pas là hier, sera
là aujourd'hui. Tout se fait au dernier moment. Là, je vais remplacer Marc,
Hélène remplace tout le monde. Ce sont des contrats mais c'est aussi ce qui
fait l'esprit : personne n'est indispensable mais on a besoin de tout le
monde.

Le Télégramme : Pour cette première édition du millénaire, comment avez-vous
réussi à renouveler la formule magique ?

Jean-Jacques Goldman : Des chansons on en a plein d'avance ! Le vivier de la
chanson française est vraiment inépuisable. Cette fois, on a redécouvert des
répertoires fabuleux comme, par exemple, celui de Guy Béart, ou Delpech et
aussi Ferrat, une vraie splendeur ! Et puis nous sommes au service des
Restos, nous avons toujours en tête le fait qu'il faille faire de
l'audience, donc ce sont les gens choisi par le public que nous sollicitons.

Le Télégramme : Pour les Restos brestois, que signifie la venue de la troupe
des Enfoirés à Brest ?

Denise Jean, présidente départementale des Restos : C'est superbe pour nous
de recevoir tous ces artistes, c'est une joie.

Jean-Jacques Goldman : Pour moi en tout cas jouer à Brest c'est toujours un
peu particulier ; le public des ports c'est spécial, c'est sans retenue. Ici
ou à Marseille, ça ne ressemble à rien d'autre ; on dirait qu'ils ont la mer
dans la tête.

Le Télégramme : Le succès de la tournée n'est pas contestable. Mais
n'est-ce pas là, aussi, l'arbre qui cache une forêt bien moins réjouissante,
celle des millions de Français qui, cette année, encore ont besoin des
Restos du Coeur pour vivre ?

Denise Jean : Oui, pour, ne serait-ce que pour le Finistère, nous en sommes
déjà à plus de 10 % de bénéficiaires en plus. Mais cette tournée, nous en
avons besoin, nous avons besoin de cet argent et de tous les dons que cela
entraînera ensuite pour continuer.

Propos recueillis
par Élisabeth Jard

 

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