"Un désir vivant et grandissant"
Le Courrier Picard - 03.12.1991

91-passage Amiens ITW2.jpg (14118 octets)

(retranscription de Sandrine Mazière)

 


C'est dans la chaleur douillette de sa loge, Iors de l'un de ses derniers galas "nordistes" que Jean-Jacques Goldman a bien voulu se livrer pour nos lecteurs.

- Goldman, c'est plus porteur que Fredericks-Goldman-Jones ?

"Peut-être, mais j'aime bien les risques et j'adore surprendre... Il faut savoir que j'ai toujours eu envie de chanter avec des amis, en duo ou en trio. L'album Fredericks-Goldman-Jones aurait pû ne pas aussi bien se vendre, comme ceux qui n'ont que mon nom, mais ce n'est pas le cas !

Cet album, cette tournée, régularisent un mariage après des années de vie en commun : je ne suis pas déçu, mes amis non plus, et le public est ravi... Carole est à mes côtés depuis plus de cinq ans : c'est un personnage, une actrice. Michael, c'est mon complice, depuis "Je te donne" : c'est un fabuleux guitariste et il possède une sacrée voix !"

- Votre public, l'avez-vous vu vieillir ces dix dernières années ?

"Vieillir n'est pas le mot. Il est fidèle, sincère et se développe. Par rapport à d'autres artistes, comme Bruel par exemple, mon public préfère plus mes musiques et mes textes que mon personnage, si j'en ai un !

C'est vrai qu'au fil des ans, on prend plus de carrure, de bouteilles : bref, on devient plus adulte, plus responsable, plus mûr, mais ce sont des mots subjectifs !"

- Par rapport à ce qui se passe autour de nous, la musique n'est-ce pas un art bien petit ?

"Certainement, mais elle fait partie d'un tout. J'ai mes idées, ma foi, mon tempérament : mon public me connait et par sa présence partage mes sentiments.

La musique c'est une passion, un désir. Il est intact. Mieux, il est toujours vivant et grandissant. J'ai une contrainte, ne jamais décevoir, et toujours essayer de faire mieux !"

- Les concerts à Amiens, une habitude ?

"Une belle et douce habitude. C'est une région que je connais bien, que j'aime et où je me sens comme chez moi... et c'est vrai à 100 % !

Ca n'a jamais été galère de venir chanter dans cette ville, bien au contraire. Le contact se fait immédiatement, et il n'y a pas besoin de chauffer la salle. Je me rappelle de chacun de mes galas dans cette ville : je n'ai que d'excellents souvenirs, même lors de l'un de mes premiers passages, lorsque les portiques d'éclairage sont hélas tombés quelques heures avant le spectacle qui a dû être reporté de quelques semaines".

 

Propos recueillis par Jacques GOFFINON

 

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