(retranscription : Sandrine Mazière/Pimprenelle)
A la rencontre de GOLDMAN, on veut tous découvrir Jean-Jacques... Et si les deux ne faisaient qu'un, l'arithmétique prendrait-elle un si gros coup de vieux ? Tout dire à travers des chansons, des absences, des silences, n'est-ce pas déjà révéler beaucoup ? Pourtant, en journaliste affamé de paroles je suis allée m'infiltrer dans l'univers de Jean-Jacques Goldman, volant ça et là des réponses, des opinions et des explications. Attentif, précis, humble, le nouveau compagnon d'album de Johnny Hallyday s'est montré satisfait de l'aventure musicale. Sans un gramme de "starisme" ni un cm de tour de tête en plus, Jean-Jacques, même s'il peut aujourd'hui apprendre en cur avec Jojo le célèbre refrain "on m'appelle l'idole des jeunes...". Avant de s'envoler pour le Canada où il poursuit sa tournée marathon, Jean-Jacques nous a donné rendez-vous sur le plateau de "Champs-Elysés" pour le spécial Hallyday. Le suivant sur les répétitions, au maquillage, assistant aux enregistrements, l'équipe de Cool t'a rapporté des clichés et une conversation restituée dans son intégralité... C'est comme si tu y étais ! Plusieurs mois de tournée, des routes, des salles, des visages, des rencontres... Que subsiste-t-il ensuite de ces instants privilégiés restés entre parenthèses dans la mémoire collective ? Des souvenirs et parfois un album LIVE, c'est le cas de Mister Goldman. Sur deux 30 cm, c'est l'occasion de retrouver des versions concert et un medley original. Encore quelques dates nocturnes et Jean-Jacques remettra toute son énergie au service de son inspiration. Destination : album GOLDMAN FIVE. - Tu viens de sortir un double album LIVE composé de chansons anciennes et de récentes. Quels ont été les critères de choix de ces titres ? "C'est peut-être les chansons qui nous semblaient avoir le plus changé sur scène,et qui apportaient quelque chose de différent par rapport à la version des disques." - Tous les titres de ce Live sont extraits de 33 T qui se sont vendus chacun, environ à 1 million d'exemplaires. Est-ce que ça t'amène à t'inquiéter sur le potentiel de vente du double live ? "Je crois que le but principal d'un album live, c'est de simplement garder une trace... Là, on a fait un an de tournée. On a réarrangé presque tous les morceaux. Et moi ça m'aurait ennuyé qu'il ne reste aucune trace de tout ça... Donc, c'est plus dans cet esprit un peu souvenir, un peu carte-postale, de cette année et de ces arrangements là que cet album a été fait." - Sur le plan technique, vous enregistrez plusieurs concerts et vous faites le choix après ? "Oui, c'est ça. Il s'avère ensuite qu'on se rend compte qu'il y a des concerts qui sonnent mieux que d'autres, et en général, on prend l'essentiel sur ces concerts là. Mais on choisit entre les quatre ou cinq jours différents où on a enregistré. - Ça coïncide avec les concerts qui ont eu beaucoup de succès ? "Non. Bizarrement, l'essentiel de cet album a été enregistré aux "Sables d'Olonne", qui a été je pense le concert où il y a eu le moins de monde. Mais c'est un des concerts où on a le mieux joué... Donc, ça n'a pas beaucoup de rapport" - Sur la pochette on te voit de dos. C'est un clin d'il de "Jean-Jacques le timide" ? "Oh, c'est rien du tout. C'est simplement qu'on a trouvé la photo belle. On n'a pas fait de photos spécialement pour cette pochette. On a sélectionné parmi toutes celles qui avaient été prises sur la tournée." - Souvent dans les "Live", il y a des séquences parlées du chanteur avec son public. Ce n'est pas le cas de ton album. "Je trouve que ce qu'on dit, c'est vraiment en fonction du moment présent. Ça change pas mal tous les soirs, suivant l'ambiance qu'il y a. Donc c'est trop lié à un moment pour que ça puisse être définitivement gravé. je trouve que ça n'a plus de raisons d'être quand c'est sur un disque. L'esprit du double Live, et je pense qu'on va me le reprocher, c'est qu'on ne va pas retrouver l'ambiance des concerts, ce n'est pas le but, on va retrouver les musiques des concerts. Je crois que l'ambiance d'un concert, on ne la retrouve jamais, à travers quelque disque que ce soit. C'est pareil pour une émission de télé. Il n'y a que très rarement des exceptions. Dans un concert, il se passe des choses que le disque ou la caméra ne peuvent jamais reproduire, des feelings, des choses spéciales, quoi !" - Dans ta discothèque personnelle, les lives sont tes disques préférés ? "Pas spécialement. En général, je n'aime pas beaucoup les disques LIVE. Il y en a un que j'ai adoré c'est le "DIRE STRAITS". - Encore quelques dates puis la tournée va s'arrêter. Tu vois arriver cette fin avec quels sentiments ? "Je suis content que ça se termine parce que j'en ai besoin. je n'ai plus envie de jouer et surtout, j'ai envie de rentrer chez moi et de retravailler d'autres chansons. D'un autre côté, je n'ai pas envie qu'elle se termine. C'est aussi un déchirement. C'est quitter les musiciens, tous les gens avec qui ont a vécu depuis 13 ou 14 mois. Dans ce sens là, c'est aussi la fin de quelque chose. Mais les débuts d'une chose sont toujours la fin d'autre chose... Et ça a été vraiment une année fantastique. Je parle surtout, humainement, avec les musiciens, avec tout le monde." - Pour couronner cette année 86, une victoire de la musique de "meilleur interprète masculin". Tu étais derrière ton poste de télévision ? "Oui, j'ai été content..." - Tu espérais ? "Je le savais déjà... (rires !). On me l'avait dit..." - Tu as eu la récompense du public, là c'est la reconnaissance des professionnels. C'est un plaisir très différent quand on sait qu'il a fallu essayer plusieurs maisons de disques et que les portes se sont souvent fermées ? "Ça fait plaisir aussi, mais ce n'est pas une revanche. Ecoute, j'ai eu tellement de chance depuis 5 ans. Il m'est arrivé tellement de choses que je n'aurais jamais souhaité même, tellement belles, que je ne vois pas de quoi j'aurais à me venger... Non, je n'ai pas de revanche à prendre ..." * * * * * GOLDMAN-HALLYDAY Des carrières parallèles, des itinéraires différents, et pourtant des routes qui se rejoignent le temps d'un 30 cm. "Gang" est le fruit d'une rencontre inattenduement choc... Seuls le vinyle et la musique ont peut-être le don de confondre les univers... - Cette collaboration GOLDMAN-HALLYDAY a été une grande aventure je suppose, mais elle a commence par un travail solitaire de ta part... "Oui, c'est à dire que Johnny était en Hongrie parce qu'il tournait son film, moi, j'étais en tournée, donc au début je lui ai fait des propositions... (Ho !) de thèmes de musiques, de chansons, et lui, il a trié pour me dire ce qui l'intéressait ou pas, dans quel sens il voulait que je poursuive, dans quel sens il voulait que j'arrête. A partir de ce moment-là, j'ai retravaillé jusqu'à l'enregistrement où là encore, on a fait des modifications. De temps en temps, on s'arrêtait pour un arrangement, pour une phrase qu'il ne sentait pas, un mot qu'il ne sentait pas, et on changeait sur le tas. Donc ça a été quand même une collaboration qui a existé sur toute la durée de l'enregistrement." - Quand tu écrivais pour Johnny, tu essayais d'entrer dans sa peau, d'être Johnny ou c'était plus lié à ta vision du personnage ? "J'ai essayé de comprendre le personnage, de me mettre dans sa peau et de me dire "si j'étais lui comme je l'imagine, qu'est-ce que j'aurais envie de chanter ?". C'est ça qui m'a intéressé aussi. Au départ, j'avais conscience de la différence existant entre Johnny et moi. je ne crois pas qu'on puisse imaginer un personnage plus différent de moi. C'est d'abord, une voix très différente, puis c'est un personnage très différent." - Il y a certaines chansons dans l'album de Johnny que tu pourrais chanter ? "Très, très peu, à part peut-être "Je t'attends". Les autres... vraiment non ! Ni au niveau du texte, ni au niveau de la musique. Je crois que je n'aurais pas été crédible en les chantant alors que lui je le crois crédible." - C'est plus intéressant, plus excitant d'écrire pour quelqu'un d'autre ? "J'ai fait quatre albums. Ça fait quarante chansons. Et j'ai l'impression maintenant, que je vais quand même commencer à tourner en rond un peu. Je pense qu'au bout de 40 chansons, quelque soit l'auteur-compositeur, il commence à rabâcher les mêmes thèmes. On sait un peu de quoi il parle... Et donc, l'une des façons de se re-stimuler, c'est d'essayer de se mettre dans la peau d'un autre personnage, parce qu'il peut dire d'autres choses." - C'est à présent un tournant que tu envisages ? "Tu sais, j'ai toujours eu envie. Au départ, c'est ce que je voulais faire... C'est sûr, c'est quelque chose qui m'intéresse beaucoup, de me mettre dans la peau d'autres personnages, de sortir un peu de ce que je fais, moi." - Tu as dit dans une interview (Numéro 1 Août 5), "J'ai toujours nié la notion de star, je n'y ai jamais cru jusqu'au jour où j'ai vu Hallyday. Quand il entre quelque part, il se passe un truc ..." Après avoir travaillé avec lui, tu redirais la même chose exactement ? "Oui... oui... C'est quelqu'un qui dégage quelque chose de spécial que je n'ai jamais retrouvé en face de quelqu'un d'autre. Je ne sais pas comment définir ça, mais tout le monde y est sensible. Ça peut-être un intellectuel, un ouvrier, un artiste, un crémier... Tout le monde sent quelque chose de spécial. Je n'arrive pas à définir ce que c'est, mais ça existe en tout cas !" - Dans vos relations de travail, y avait-il toujours une sorte de flottement dû à cette admiration, à cette chose indéfinissable ? "Déjà moi, je ne me lie pas très facilement. je ne tape pas dans le dos de tout le monde couramment. Mais en plus, j'avais conscience d'être devant Johnny Hallyday. Ça représente quand même beaucoup de choses ! Il a joué avec Jimmy HENDRIX, avec Peter FRAMPTON, avec Jimmy PAGE, avec Nicky JONES... C'est quelqu'un qui chantait avant moi et qui chantera après moi. J'ai vraiment eu l'impression d'être une pierre de l'édifice." - L'univers musical de Johnny te touchait ? Plus jeune, tu chantais ses chansons ? "Très franchement, moi je chantais les versions originales. Mais déjà le fait que lui, en tant que chanteur français, était touché par des chansons comme "Hey Joe", "Si j'étais un charpentier", "Les portes du pénitencier"... nous rapprochait. Moi, effectivement, j'écoutais beaucoup cette musique là, que ce soit "Hendrix", "Les Animals", le rythm and blues quoi... On a été touché par les mêmes musiques au départ." - Tu as dit que tu t'étais inspiré de ce qu'avait fait Michel Berger pour Johnny... "N'importe comment c'est plus global que ça. Je peux dire que BERGER, c'est la personne qui m'a le plus inspiré, même pour moi, que j'ai le plus écouté en français, qui m'a donné envie même de faire de la musique en français. En France, je crois que musicalement, comme au niveau des textes, c'est la personne la plus importante pour moi. Du fait, qu'il ait travaillé aussi avec Hallyday, c'est sûr que j'ai beaucoup écouté cet album là avant de faire le mien." - Tu trouves que le tien se rapproche plus de ce qu'a fait Johnny avec Berger ou de ce qu'il a fait précédemment ? "Je ne sais pas. je n'ai pas analysé ça... je trouve que Berger, ce qu'il a réussi à faire, c'est révéler une nouvelle facette d"Hallyday, une nouvelle capacité d"Hallyday. Quand on a entendu Hallyday chanter l'album "Rock and Roll attitude", ça a surpris les gens. Et il a prouvé qu'il était capable aussi de chanter ça. Alors que moi, je ne crois pas que mon album va surprendre, parce que peut-être j'ai été plus dans le sens de ce qu'était Hallyday avant." - Quel est le nom de l'album ? "GANG", c'est le nom du studio. Et puis "Gang" ça veut dire équipe. On a travaillé dans cet esprit là, c'est une idée de Johnny que je trouve bonne." - L'aventure, la rencontre HALLYDAY-GOLDMAN t'a fait changer un petit peu quelque part ? "Sûrement parce qu'on apprend toujours. Mais c'est plutôt que c'est un personnage qui ne laisse pas indemne... Tu vois ce que je veux dire. On n'efface pas cette impression. On ne peut pas passer à autre chose après." * * * * * GOLDMAN ET LES AUTRES - Renaud dit : "Les chanteurs peuvent parfois avoir autant de pouvoir que les hommes politiques parce qu'ils emploient moins le mensonge." Que penses-tu de cette possibilité de mensonge et de cet éventuel pouvoir ? "D'abord je crois qu'il y a des chanteurs qui mentent aussi, qui mentent moins que les hommes politiques, j'en sais rien, je l'espère... Mais je pense qu'il ne faut pas mélanger les deux et que le pouvoir est quand même aux mains des politiciens. Il faut vraiment relativiser le pouvoir des chanteurs. Ce n'est pas parce qu'on a devant nous 5 000 et 10 000 personnes qu'on peut changer le monde. Je ne crois pas ça.... Il n'y a pas dans l'histoire du monde un chanteur qui ait changé la vie. Ce qu'on peut éventuellement avoir comme ambition, c'est de changer la vie pendant 3 mn 45. Je vais encore me répéter mais c'est quand même dans l'Amérique de Dylan et de Bruce Springsteen qu'a fleuri REAGAN. C'est dans l'Angleterre des Beattles, de Mick Jagger qu'est arrivée Madame Tacher. C'est sous Renaud et Coluche que Chirac est arrivé aussi. Donc, je crois qu'il faut remettre notre pouvoir à notre place. C'est un pouvoir de distraction. Et il faut faire le constat que le vrai pouvoir n'est pas dans nos mains mais effectivement dans celles de politiciens et de philosophes." - Michel Jonasz a dit "Je ne crois pas que tu puisses aller au succès, en pensant argent et marketing, parce que tu te trahis et que ça se voit". On parle souvent des entreprises marketing autour des chanteurs, de "produit" pour dire artiste... "Alors que c'est peut-être l'époque où ce sont le moins des produits par rapport à avant, où les chanteurs étaient un peu des marionnettes, on leur choisissait un auteur, un compositeur, un look, alors que maintenant il se prennent en charge eux-mêmes. Je crois qu'il a raison mais qu'il faudrait dire "Je ne crois pas qu'on puisse y arriver en n'ayant que ça dans la tête". C'est sûr qu'il y a des choses par exemple comme Madonna ou Aha qui sont bien pensés au niveau du clip, au niveau du marketing et de tout ça... Mais ça n'empêche pas que Madonna existe. Elle chante, elle compose, elle danse, elle bouge comme personne. Et les gens de Aha jouent, chantent et bougent comme personne... Donc je crois qu'il a raison de dire que maintenant uniquement l'emballage suffit. C'est vrai, il faut venir en plus avec quelque chose..." - Serge Gainsbourg sur l'impact des artistes : "Même dans mes absences je suis présent". Tu as cette impression ? "Je pense qu'on se passe très bien de beaucoup de gens et qu'on se passera très bien de Gainsbourg aussi. Il faut croire qu'il y a un âge où on commence à croire à son immortalité parce qu'on n'a plus le choix quoi. Moi je me pose la question "Quand je suis présent, je me demande si je suis présent et quand je suis absent, je suis sûr que je suis absent... (rires)" - A propos de message, Daniel Balavoine disait : "Je ne fais pas des albums de réponses. Je veux faire passer des questions". "Oui, eh bien, c'est une bonne définition. Effectivement, ce qu'on fait dans la majorité des cas, c'est reprendre les questions que se posent les gens. On peut-être éventuellement les voix et les moyens d'expression de ces gens-là. Je ne crois pas qu'on soit des réponses et je ne connais pas de chanteurs qui donnent des réponses." - Daniel Balavoine disait aussi : "C'est à force d'ouvrir les yeux que j'écris ce que je vois. Et je vois de plus en plus de choses parce que chaque chose que je découvre m'incite à aller plus loin." Est-ce que toi aussi tu ressens le besoin de regarder beaucoup ce qui se passe autour de toi, ou tu es de ces chanteurs qui s'isolent, qui se replient sur eux pour écrire ? "Moi j'ai besoin aussi de voir beaucoup et surtout de voir la vie réelle. C'est le danger de notre métier, c'est qu'il y a une tendance, due à la notoriété, à l'organisation de notre vie, à nous couper de cette réalité. Donc il faut lutter contre ça, sinon on ne voit plus rien. Il y a la peur d'être entouré seulement de gens qui nous coupent avec la réalité. Il y a toujours des personnes qui sont d'accord pour nous accompagner au restaurant ou à une émission. Les fans font partie aussi des gens qui nous coupent de cette réalité puisqu'ils vivent aussi dans un rêve. C'est le danger..." - C. Jérome dit : "Je fais partie de ces chanteurs qui font de la chanson distractive, c'est tout !" "Alors moi, je lui répondrais qu'il y a effectivement deux sortes de chanteurs. Il y a les chanteurs qui font de la chanson distractive et les chanteurs à messages, les chanteurs engagés. La différence entre les deux c'est que les premiers ne changent pas le monde mais distraient les gens. Alors que les seconds ne changent pas le monde non plus mais ne distraient pas non plus les gens. voilà !" - Richard Cocciante dit : "Je considère que les mensonges sont aussi dans les chansons les plus simples, parce que la vie est faite de choses simples et qu'on se la complique tous les jours en voulant faire des grandes plaidoiries." "Globalement, en ce qui concerne le fait que les choses très importantes peuvent être dites simplement et qu'elles sont souvent très simples, ça c'est sûr. Maintenant, on retourne un peu à la question d'avant au sujet des messages. Dans la chanson, là, je suis très très prudent. Je ne crois pas qu'il y ait des messages dans les chansons. Il y a peut-être l'expression de messages que les gens pensent. Je ne pense pas qu'il y ait des chanteurs qui en lancent, il les expriment c'est tout. On, les récupère peut-être..." - Alain Souchon dit : "Dans les chansons il faut se livrer, ne pas se gadgétiser. Il faut de l'impudeur". Tu as l'impression de dévoiler des choses dans tes chansons que tu caches dans la vie ? "Je pense qu'il y a plusieurs lectures. C'est-à-dire qu'il faut que la chanson d'abord puisse être impudique aux gens qui décident de vraiment la lire. C'est vrai qu'on dit beaucoup dans des chansons, beaucoup plus qu'on dirait en parlant. Mais on ment aussi, ou on a la possibilité d'enjoliver la vérité. Sinon je n'ai jamais dit quelque chose de très impudique. Une chanson comme "Je ne vous parlerai pas d'elle" (elle est à côté de moi quand je me réveille... Et quand je suis pas là elle met mes pyjamas !). Des conneries comme ça, ce sont des choses un peu impudiques. Ou alors la fin de "Bébé dors" (si vous saviez comme vos sommeils veillent sur mes trop longues veilles). Je trouve que c'est quelque chose qui est très intime. Mais en général personne n'écoute ça. Il y en a seulement quelques uns qui l'écoutent et qui comprennent ça. C'est la force de la chanson, de pouvoir balancer ça tranquillement. Ceux qui ne veulent pas l'entendre, n'entendent pas. Ceux qui veulent, ok !" - Ils ont dit de toi : Bernard Lavilliers "Goldman est un chanteur sentimental." Alain Chamfort : "Ses textes sont suspects". Johnny Hallyday "Il appartient à la nouvelle génération des rockers". Penses-tu être perçu pour ce que tu es véritablement ? "Sûrement pas. Je crois qu'on est perçu toujours de multiples façons par des tas de gens. Ce que je souhaite, c'est qu'il y ait des gens qui me baissent vraiment parce que le pendant de ça c'est qu'en général il y a des gens qui t'aiment beaucoup. Donc je souhaite avoir des gens qui me haïssent et qui me méprisent comme ça je sais que les gens qui m'aiment, ils m'aiment vraiment. Je peux très bien vivre avec la haine des gens, et leurs envies et n'importe quoi. Ce n'est pas un problème, c'est même souhaitable venant de certaines personnes, parce que je les hais aussi. Je le souhaite très très fort comme ça ça me permet d'avoir des rapports de véritable affection et de véritables relations avec ceux qui m'aiment bien et que j'aime bien. Voilà... |