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JEAN-JACQUES GOLDMAN
Entre musique et loisirs, Jean-Jacques GOLDMAN a donné le coup d'envoi de sa nouvelle tournée, sous le soleil de l'Ile Maurice et de La Réunion. Sports, détente, concerts... Une manière bien agréable de se préparer aux grands soirs de la capitale au Vélodrome Jacques Anquetil (jusqu'au 9 juin). L'équipe de SALUT! était là pour un reportage photo "vacancier" et des informations "spéciales dernières"... - Une fois de plus tu as choisi l'Ile Maurice et la Réunion pour donner le coup d'envoi de la scène. Connaissais-tu ces endroits avant d'y débuter tes concerts ? JJG : "Oui, c'est la 3ème fois que nous allons y jouer". - La vie d'artiste a du bon ! JJG : "Oui, voyager fait partie des grands privilèges..." - Jouer tes premiers concerts sous le soleil est presque devenu une habitude... JJG : "Oui, cela date déjà des 2 dernières tournées. Je me suis rendu compte que c'était très stimulant de commencer ici. Ca nous permet de partager d'autres choses que les répétitions et des concerts. Ne serait-ce que des repas, des activités, des sorties, des bouts de vie en commun. Et quand on revient, on est une espèce de "gang", de commando musical... Il s'est passé d'autres choses entre nous tous et ça se sent sur scène". |
JJG : "On ne peut pas les comparer. La Réunion est un département français et c'est l'endroit que je préfère des 2. C'est un paysage très intéressant, à l'intérieur des terres surtout, avec peu de plages, très beau, très sauvage. Et puis je n'ai jamais vu un tel brassage des races. C'est hallucinant...On voit des filles d'origine africaine aux yeux verts, des métisses incroyables. Il y a un vrai mélange. L'Ile Maurice c'est autre chose. C'est une île de plage avec un million d'habitants à dominante hindoue. Les races ne se mélangent quasiment pas ou très peu. Ce n'est pas la même culture..." - A la Réunion j'imagines qu'on connaît bien ta musique, mais à l'Ile Maurice c'est plutôt surprenant. JJG : "A l'Ile Maurice il y a un système de cassettes pirates et les gens qui sont anglophones normalement sont restés très francophiles. Ils parlent tous français, les boutiques ont des noms français, ils écoutent beaucoup de chansons françaises. On y entend tout ce qui se passe ici". - Vacances oblige, on vient de te découvrir, sous le soleil, un côté sportif. Parles-moi de ton expérience de surfeur... JJG : "Un type m'a proposé d'essayer, c'était l'occasion...Je suis resté sur le surf à peu près un quart de seconde chaque fois et il me fallait à peu près 10 minutes pour remonter et aller rencontrer une vague. C'est un sport terriblement dur mais fascinant". - Joues-tu les touristes également ? JJG : "Un peu, j'aime bien découvrir les endroits par rapport aux gens que je rencontre. Certains ont fait le tour de l'île en hélico, d'autres de la pêche. Moi, j'ai loué une moto et j'ai rencontré des motards. C'est un peu comme pour les surfeurs, j'en ai rencontré alors j'ai essayé. La secte des surfeurs m'a particulièrement impressionné. C'est étonnant. Certains sont là tous les matins à 4h30 pour attendre la vague. Ils se lèvent, ils vont voir la vague...C'est la première chose qu'ils font, puis ils vont se recoucher après. C'est une passion, quoi ! Leurs gestes, leur langage, leur amour...Impressionnant". - Cette fois-ci, vous êtes 3 chanteurs sur scène et tu n'es pas vraiment au centre... JJG : "C'était déjà le cas sur les autres tournées où la scène était vraiment prise par tous les membres du groupe que ce soit Pinpin ou Michael. Il y avait des individualités qui faisait que j'étais parfois en retrait. Michael chantait une chanson, Pinpin prenait la scène et quand Carole arrivait, c'était fini, on ne voyait personne d'autre". - Pour toi la sensation live est multiplié à 3 ? JJG : "Oui, ça n'a rien à voir. En fait, le plaisir de la scène est toujours une bagarre avec l'angoisse. Et si tu es trop angoissée, tu n'éprouves plus de plaisir..." |
JJG : "Ce n'est pas un endroit où je me sens vraiment bien naturellement. Avant il fallait que l'angoisse tombe un peu, et au fur et à mesure je prenais plus de plaisir. Aujourd'hui c'est immédiat, la responsabilité est moindre. Et puis il y a le bonheur d'entendre chanter les autres, d'être un peu plus guitariste". - Beaucoup d'artistes disent qu'ils prennent leur véritable dimension sur scène. Pas toi ? JJG : "Non, pas du tout. Moi je reste un type de studio et de composition". - C'est à dire que tu aurais pu t'en passer ? JJG : "Oui j'adore faire de la scène, c'est quelque chose qui ne me manque jamais. Je voie les autres artistes, je les côtoie, ils sont en sursis tant qu'ils n'ont pas fait de scène. Ils attendent ce moment-là alors que moi c'est quelque chose que j'apprécie beaucoup, que j'adore organiser, j'adore les répétitions, mais à la limite ce serait quelqu'un d'autre qui monterait dessus ça ne me dérangerais pas ! " - Alors pourquoi te forces tu ? JJG : "Mais je ne me force plus ! J'ai commencé à faire de la scène parce que les gens me le demandaient. A partir du moment où tu a touché les gens à travers tes chansons, qu'ils t'envoient des lettres à tomber, tu considères presque comme une trahison de ne pas y aller. J'ai donc fait des concerts mais ça me terrifiais. J'ai appris à connaître la vie de tournée et à l'aimer... même si elle me manque pas quand c'est fini ! C'est un plaisir mais ça n'est pas un besoin alors que pour beaucoup c'est une nécessité. Quand je ne fais pas de musique, quand je ne compose pas, quand je n'enregistre pas, ça me manque. Je suis malheureux. J'en ai absolument besoin. La scène c'est comme les vacances. On peut s'en passer..." - Y'a t il une chanson, un moment dans le concert que tu aimes particulièrement ? JJG : "Vers la fin on fait un medley en acoustique où on évoque toutes les chansons qu'on a pas put chanter. Il y a une version de Pas Toi à 3 voix et c'est un moment dans le concert que j'aime bien". - Côté disques, tu es déjà double platine sans grand renfort médiatique. C'est un peu décourageant pour les autres, non ? JJG : "Qu'est-ce que je peux répondre ? Médiatiquement comme tu dis, le vecteur naturel de la chanson c'est quand même la radio et il faut dire que ça passe beaucoup par les ondes. Pour ce qui est "image", la presse, la télé...Je crois que c'est moins important que la chanson". - Mais quand on a autant de succès on ne peut pas dire "je l'ai pas fait exprès". Malgré tout, on fait tout pour... JJG : "Bien sur on fait tout pour quand même ! On fait de la musique pour séduire au départ, pour plaire ne serait-ce que par le temps qu'on y met. c'est vrai que tout ce qui est promotion c'est ce que les gens voient en apparence, mais quand même l'essentiel du travail de séduction qu'on fait c'est en écrivant les chansons et en les interprétant. Et ça on y a passé 1 ou 2 ans". - C'est-à-dire que c'est par cet unique biais que tu as envie d'être aimé ? JJG : "Pas "envie d'être aimé" pour moi. J'ai envie que mes chansons soient aimées. A la limite, moi qu'on m'aime...je ne suis pas "en manque" d'amour ! mais j'aime bien que les gens aiment mes chansons..." - D'après ton courrier, y-a-t-il un renouvellement de ton public ou plutôt une fidélité à toute épreuve ? JJG : "Ce sont surtout les fidèles qui restent. Les plus jeunes sont passés aux autres et c'est normal d'ailleurs car moi j'ai 40 ans..." - Tu le regrettes ? JJG : "Je regrette de ne plus avoir 20 ans ; la relation chanteur-adolescent est irraisonnable. C'est une relation amoureuse inexplicable. Aujourd'hui ma relation avec le public est plus raisonnable et plus basée sur les chansons que sur la personne. J'aime autant". |
JJG : "Ca c'est clair ! Mais je n'ai jamais eu beaucoup l'impression de l'être..." - Certains parlent de P.Bruel comme la relève de JJG. Partages tu ce sentiment ? JJG : "Certainement, lui et d'autres aussi". - Tu entames ta tournée française en pleine période d'examens. Quels souvenirs te laissent ceux que tu as passés ? JJG : "De mauvais souvenirs ! J'étais pas vraiment mauvais, mais de mauvais souvenirs, vraiment". - Ces derniers temps tu as participé à plusieurs disques d'autres artistes. Aurais-tu par exemple envie de découvrir un interprète à qui tu écrirais paroles et musiques ? JJG : "Oui, ça viendra c'est sur ça dépasse l'envie, c'est une certitude. Pour le moment je n'ai pas le temps mais j'y pense. Ca doit être intéressant. J'aimerais beaucoup... - Sur les billets de ta précédente tournée était écrit "ça a été si long". Est-ce valable à l'aube de ce nouveau départ sur les routes ? JJG : "Il y a eu la tournée "les Enfoirés" entre les 2, alors disons que ça a été moins long !!" __________ Michael Jones Indispensable complice de JJG, MJ maintient sa place privilégiée sur la scène de cette nouvelle tournée. alors pour lui pas de grands changements si ce n'est son nom sur l'affiche : "depuis le début, j'ai toujours été devant avec JJ, j'ai toujours chanté des chansons", raconte-t-il. Amis depuis 13-14 ans, les 2 musiciens sont assez proches "pour se dire la vérité, et ne pas avoir besoin de s'expliquer 2 heures pour se comprendre", d'ailleurs Michael avoue: "j'aurais aimé écrire beaucoup de chansons de JJ". En attendant c'est avec enthousiasme que cet extraordinaire guitariste reprend la route et surtout sans aucune frustration de carrière solo: "j'ai toujours considéré mon travail personnel comme un hobby, car je suis avant tout musicien" et d'une sacrée pointure ..." __________ Carole Fredericks Depuis leur rencontre musicale en 86, JJG n'a pas voulu se passer d'elle... Il faut dire que Carole est une "sacrée" personnalité et une voix extraordinaire. Américaine installée depuis 12 ans en France, elle a été choriste des plus grands, mais aujourd'hui c'est sur scène qu'elle trouve sa véritable dimension : "j'adore le studio mais la scène c'est fantastique.il y a le public, c'est "live", tu donnes et tu reçois aussi..." Touchée personnellement par les mots écrits pour elle par JJ, Carole est plus qu'heureuse de faire des concerts à 3 voix, surtout que FGJ est une belle histoire d'amitié : "nous sommes des amis qui avons beaucoup d'admirations pour nos talents respectifs. Je ne pouvais pas mieux choisir ou être choisie". ------- Gildas Arzel (1ère partie du concert) Q: Pourquoi une expérience solo après l'aventure du groupe canada ? Pour plus de liberté ? R: Oui, mais dans la continuité aussi. dans canada, il y avait plusieurs rôles parce que plusieurs auteurs-compositeurs. Moi j'aimais le côté folk-rock et c'est cette direction que j'ai prise dans "les gens du voyage". Q: Surprenant, il y a dans ce disque des instruments que l'on a pas l'habitude d'entendre. Est-ce un album de grand voyageur ? R: Sans doute, comme j'ai toujours été baladé à droite et à gauche par mes parents. j'ai été naturellement imprégné de toutes sortes de musiques. A cette époque je n'aimais que le rock anglo-saxon mais j'entendais des musiques pakistanaises, syriennes, irlandaises... Tout ça s'est mélangé dans ma tête et au bout du compte c'est ces rencontres qui me plaisent le plus en musique. Je n'ai pas attendu la mode de la "world music" pour ça... Q: Canada avait déjà fait la 1ère partie de JJ, aujourd'hui c'est ton tour en solo. C'est une grande histoire d'amitié... R: Oui, même si musicalement nous n'avons rien à voir. Il n'est pas
fan absolu de ce que je fait. Il aime certains trucs, moi aussi mais on se respecte
humainement et professionnellement. sinon faire la 1ère partie de JJ c'est génial parce
que tu as des possibilités techniques formidables. Nous faisons partie d'un seul et
unique spectacle, c'est un coup de pouce pour moi. |