INTERVIEW EXCLUSIVE AVANT
LE CONCERT FGJ AU ZENITH DE PARIS

CLUB DIAL

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(retranscription : Sandrine Mazière)

 


- Vous allez monter sur scène dans quelques minutes, la scène est-elle pour vous l'aboutissement logique de votre travail ?

"Maintenant oui... Mais au début j'envisageais très simplement de faire une carrière sans scène".

- Un peu comme Gérard Manset.

"Oui, ou comme Sheila. Maintenant on sait que l'on fait un album et après on se retrouve sur scène ; ce qui est très agréable ; mais au début ce n'était pas un endroit naturel pour moi.

Tous les artistes, si vous leur demandez à quoi ils rêvent, vous diront que c'est d'être sur scène. Ils font des disques, des télévisions et tout cela dans le but d'aller sur scène. Ce n'était pas mon cas."

- Avez-vous toujours le trac ?

"Oh ! beaucoup moins maintenant. Bien sur il y a toujours une certaine tension, mais avant je ne pouvais pas y aller, je prenais des médicaments pour pouvoir y aller."


- Pendant vos concerts y-a-t-il pour vous un moment plus particulièrement intense ?

"Pour cette tournée, je crois que c'est l'arrivée des Russes sur la chanson "Rouge" qui est particulièrement forte.

Autrement, il y a le moment où les lumières s'éteignent, juste avant que je monte sur scène, qui est magique mais qui est un peu convenu, parce qu'il y a un moment où ça va s'éteindre et les gens savent que je vais apparaître. Tandis que là, il y a un break, quand les Russes apparaissent, là il se passe quelque chose, on sent que le concert gagne en intensité."

- Vous avez récemment écrit pour d'autres artistes comme Patricia Kaas ou bien encore Florent Pagny, envisagez-vous dans l'avenir de continuer à écrire pour les autres ?

"Oui, j'ai un projet avec Céline Dion dans l'immédiat, et il y en aura d'autres encore."

- Quels sont, parmi les jeunes artistes actuels, ceux en qui vous mettez tous vos espoirs ?

"Ca ne va pas être très original mais j'aime beaucoup des gens comme Native et j'aime beaucoup la démarche et les chansons de gens comme Sinclair. J'aime aussi les Infidèles."

- Vos albums se vendent à des centaines de milliers de copies, avez-vous encore, à chaque nouvelle sortie d'album, une appréhension ?

"Non, parce que j'ai toujours l'impression que ça va se terminer. Quand je sors un album, je ne pense pas qu'il ne va pas avoir de succès, mais je ne pense pas que l'on va arriver au chiffre du précédent, ou à des très grosses ventes, mais je suis sûr, par contre qu'il y a des gens qui me font confiance et qui vont me suivre. Donc, l'appréhension que j'ai c'est, est-ce que je vais trouver des chansons intéressantes, est-ce que ça va être un bel album. Mais quand l'album sort, je le sais déjà. L'angoisse serait un peu au moment de l'écriture bien que je sache que j'ai le temps pour sortir mon disque, ce n'est pas un problème.

Mais une fois qu'il est fait, je sais très bien si j'ai triché ou si je n'ai pas triché et je sais que si je n'ai pas triché, il a des gens qui me suivront et quant aux autres je pars toujours en me disant que je les ai perdus. La mode passe, Paul Mc Cartney vend moins de disques aujourd'hui qu'à ses débuts et un jour viendra où ce sera la même chose pour moi."

- Vous avez une vision très réaliste sur votre métier.

"Oui, mais l'artiste qui dit "je vais vendre un millier de disques à chaque fois que j'en sors un", c'est un fou ; il va obligatoirement vers une désillusion. Il n'y a jamais rien de gagné d'avance."


- Vous avez construit une brillante carrière et vous vendez des millions de disques, y-a-t-il encore un rêve que vous n'avez pas réalisé ?

"J'avais jamais rêvé ça donc pour moi la réalité est allée bien au-delà de mes rêves. Mon rêve à moi c'était de pouvoir faire de la musique et d'en vivre et quand je dis d'en vivre c'était de pouvoir payer un loyer, de pouvoir partir en vacances et d'avoir une voiture."

- Vous avez débuté en groupe avec Taï Phong, vous avez joué en solo avant de reformer un groupe avec Fredericks-Goldman-Jones, est-ce que le travail de groupe vous satisfait plus qu'un travail en solo ?

"Non et oui, c'est-à-dire que j'ai pris de mauvaises habitudes sur le plan de la composition qui est la partie que je préfère et que je me réserve très égoïstement, mais par contre sur le plan du partage vocal c'est toujours une chose que j'ai aimé faire."

- Quels sont vos projets pour le futur ?

"Et bien comme je sais que sur le plan tennistique ma carrière est fortement compromise, je pense continuer dans la chanson (rires)."

- Quels sont vos albums et artistes favoris ?

"Pour les français je dirais, le dernier Voulzy, les albums de Michel Berger écrits pour lui ou pour les autres. Et sur le plan international il y a Elton John, Jimi Hendrix, les Neville Brothers, Aretha Franklin, Johhny Winter, Deep Purple."

 

* Interview réalisée par Christophe Gardette *

 

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