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OLDMAN, EN PASSANT
(retranscription : Aude)
Super star de la chanson française, auteur-compositeur comblé, soutien fidèle des "Restos du cur", Jean-Jacques Goldman vient de sortir un nouvel album. Voilà bien J.J. Goldman super star de la chanson française, auteur compositeur courtisé par les plus grands, dont Johnny, Céline Dion, Patricia Kaas ou dernièrement Khaled, qui prend un plaisir non dissimulé à jouer les sidemen derrière Gildas Arzel, ex-chanteur de "Canada", groupe qui fit ses armes dans la région et qui vient de sortir un nouvel album. Merveilleuse occasion pour parler avec Mister J.J. de tout. En passant ! - Var Matin : Quelle impression ça fait d'accompagner un chanteur, d'être derrière ? Goldman : "C'est très agréable, confortable. En plus, c'est un concert très intéressant parce qu'on joue de plusieurs instruments, c'est très plaisant." - Var Matin : au-delà de l'amitié que vous portez à Gildas Arzel, vous aviez envie de changer d'ambiance musicale ? J.J.G. : "Gildas est un guitariste prodigieux. Moi, j'ai fait ça pendant longtemps pour accompagner les autres. On n'a que le plaisir de la musique sans avoir la responsabilité sur les épaules, c'est vraiment très agréable." |
- Var Matin : Faire un album solo était une envie de se retrouver seul et de dire des choses plus personnelles ? J.J.G. : Je n'en ai pas eu conscience en composant, ce n'est pas conceptuel comme album. Par contre, je sais par expérience que quand on fait onze chansons, elles ont un lien entre elles, même inconscient. En fait, le lien, ce sont les deux ou trois années qui viennent de passer. Donc je sais que pour n'importe quel artiste, un album est la photo assez personnelle de l'état dans lequel il a été pendant trois ans, et aussi de ses préoccupations. Naturellement, c'est l'album d'un type qui a quarante-cinq ans et pas trente." - Var Matin : Peut-on penser que c'est du vécu ? J.J.G. : "Comme Zola, qui n'a jamais été mineur, a été touché par la condition des mineurs, et ça lui appartient d'être touché par la condition des mineurs. Je pense qu'on n'a pas besoin d'être quelqu'un pour que ça nous ressemble d'une certaine manière." - Var Matin : Que reste-t-il de votre amour pour Dylan ? J.J.G. : "De plus en plus, sur la façon d'écrire, c'est toujours pour moi, un Graal. Il y a certaines chansons de lui que l'on voudrait approcher mais qu'on n'atteindra jamais." - Var Matin : Vous n'êtes pas tenté par des rythmes techno ? J.J.G. : "Parce que j'ai les moyens de faire ce que je fais, il y a des gens qui ne me demandent rien d'autre que d'être authentique. Ils ne me permettront jamais de faire semblant." - Var Matin : Mais vous n'avez pas envie d'explorer d'autres horizons musicaux ? J.J.G. : "Si, par exemple j'ai été content de faire "Aïcha" pour Khaled. D'abord, "le jour viendra" est presque techno." - Var Matin : Mais vous l'avez tenté par procuration, non ? J.J.G. : "Oui, mais je ne suis pas un chanteur qui swingue, il y a ça, mais aussi un truc tout bête, le fait d'écrire pour des femmes. Evidemment, ce sont des chansons que je ne peux pas chanter. Il y a un univers, des textes en particulier, qui m'est interdit, et ça je le fais aussi par procuration". - Var Matin : Par exemple, avec Céline Dion ! J.J.G. : C'est moi qui suis allée la voir. C'est la seule personne à qui j'ai demandé "je voudrais travailler avec vous". - Var Matin : Pourquoi ? J.J.G. : "Parce que je pensais que c'était une des grandes voix mondiales. En tout cas, la grande voix francophone". |
- Var Matin : L'enregistrement a-t-il été à la hauteur de vos espérances ? J.J.G. : "Ca a été au-dessus ! Franchement, ça a été la première qui m'ait fait cet effet-là." - Var Matin : On peut donc imaginer que vous allez à nouveau travailler avec elle ? J.J.G. : "Oui, un nouvel album est prévu pour l'an prochain." - Var Matin : Après la tournée, prévu pour l'an prochain, reprendrez-vous le groupe ? J.J.G. : "Ce sont les chansons qui décideront. On ne se force pas. On se connaît depuis longtemps, on collabore les uns avec les autres. Il n'y a aucune obligation en ce qui concerne le groupe." - Var Matin : Est-ce que l'écriture vous tente ? J.J.G. : "Non." - Var Matin : Pourquoi ? Pensez-vous être incapable de sortir du format de la chanson ? J.J.G. : "Oui, je n'envisage pas du tout un mot sans une note derrière. Ce n'est pas du tout mon monde." - Var Matin : Les "Restos", c'est solide encore aujourd'hui ? J.J.G. : "Malheureusement oui ! On souhaiterait que ça n'ait plus de raison d'être. C'est un joli mouvement ; C'est un bel étendard Coluche, très généreux, pas conventionnel." - Var Matin : Que reste-t-il de Coluche aujourd'hui, d'après vous ? J.J.G. : "Il reste ça ! Coluche, si vous réfléchissez, il a réussi dans tout ce qu'il a fait et il a révolutionné ce qu'il a fait." - Var Matin : Aujourd'hui, vous êtes un des piliers des "Restos" ? J.J.G. : "Pas du tout. Il y a quinze mille bénévoles et un conseil d'administration irréprochable. Avec la femme de Coluche, on est les organisateurs du coup de projecteur annuel. Mais moi, je ne sers pas les cafés, je ne décharge pas les camions. Je fais partie de la cellule communication ; ça a cette importance là et pas plus." - Var Matin : Vous avez envie d'enregistrer un album complètement différent de ce que vous faites aujourd'hui ? J.J.G. : "Ouais, ouais, je ferai un jour un disque de hard ou de dance music, j'adore la dance music." - Var Matin : Que pensez-vous du rap ? J.J.G. : "Le rap, la techno, c'est important parce que les références sont neuves. Nous nos références, c'est le rock. Même un type comme Obispo possède ces références et là, il y a des artistes qui arrivent, qui peuvent passer directement à la musique sans passer par la case rock. Des musiciens qui connaissent le sampling et la programmation, qui font de la musique tout de suite. Et ça, c'est un autre monde comme le rock a été un autre monde." - Var Matin : Existe-t-il une possibilité de rencontre entre Goldman et le rap ? J.J.G. : "Ah non ! J'ai beaucoup de respect pour eux. Je connais parce que mes gosses n'écoutent que ça, mais ce n'est pas mon monde." |