"SCOUTS TOUJOURS"
Par Dolorès Gonzalès
et Amélie de Turckheim

(Editions Bayard - septembre 95)

JJG scout2.jpg (7056 octets)

(Retranscription : Christelle André)

 


"Je suis devenu scout un peu par tradition familiale : ma mère l'avait été, mes frères et soeurs aussi. Dans le groupe des Eclaireuses et Eclaireurs de France, le "CHB" du
dix-septième arrondissement à Paris, j'ai passé toutes les étapes, louveteau d'abord, puis éclaireur, et j'ai continué jusqu'au clan. Evidemment, j'ai eu droit à la rituelle   totémisation et je me suis retrouvé affublé d'un affreux surnom : "Caffra arrogant et décidé". Le caffra étant un chat sauvega, inutile de vous dire que c'est vraiment le genre de "titre" qu'on ne choisit pas.

J'étais heureux d'être scout. Quand certains de mes copains -qui ne l'étaient pas- se moquaient de moi, ça m'amusait d'affirmer à quel point j'étais fier d'être éclaireur. J'ai toujours aimé ce côté "provoc" !

J'ai des tas de souvenirs, mais s'il y a bien quelque chose que je n'oublierai jamais, c'est le jamboree de 1967. Il avait lieu aux Etats-Unis, en Idaho, et j'étais très fier d'avoir été choisi. Je me suis retrouvé avec des milliers de scouts du monde entier, nous avons fait la fête. C'était formidable !

Le scoutisme ne m'a laissé que de très bons souvenirs, et surtout, j'y ai tout appris. Les valeurs essentielles comme l'amour, l'humour, l'amitié ou encore l'effort, c'est là que je les ai acquises. Mon goût pour la nature, ma passion pour le chant et la musique se sont aussi développés chez les éclaireurs.

Et puis, comme tous les scouts, je sais encore faire un feu ou des noeuds, resister au froid ou maîtriser ma peur, ce sont des choses qui restent.

Si j'aime chanter à plusieurs voix, c'est en souvenir des veillées. Si j'aime tant la vie de groupe et m'efforce toujours de respecter les autres, c'est parce que le scoutisme m'y a entraîné. J'ai vraiment été façonné par cette expérience.

Mes enfants eux aussi y sont passés, mais je n'ai pas retrouvé dans leur groupe la motivation qui nous guidait à l'époque et ils ont eu vite fait d'abandonner. En fait, je me demande si le scoutisme est compatible avec la vie dans une grande ville à l'aube de l'an 2000."

Retour