Propos reccueillis par Serge Bressan
Retranscription : Mathieu Duchesne (Mamat)
■ Chanteur chanceux, Jean-Jacques Goldman finit l'année en succès ■ Son dernier album cartonne ■ Rencontre avec un homme au charme discret. Homme discret et citoyen engagé, Jean-Jacques Goldman finit 2001 en beauté : sorti le 20 novembre, son nouvel album, "Chansons pour les pieds", s'est installé directement à la première place des ventes. Quatre ans après "En passant", ces douze Chansons… rappellent qu'à 50 ans, l'homme est toujours aussi secret que disert, aussi modeste que généreux. Rencontre. - Vous n'aimez pas le plastique pour proposer votre nouvel album dans une boîte en fer ? Depuis une dizaine d'années, j'essaie de proposer un objet différent. Moins classique que le boîtier anonyme plastique transparent… Et puis, il y a la nostalgie des pochettes de mes disques vinyle - c'étaient des objets qui signifiaient encore plus que la musique elle-même ! - Vous sortez un album et, immédiatement, il est numéro 1 des ventes… Très franchement, aucun d'entre nous, chanteurs, musiciens, ne pense que c'est acquis. Des contre-exemples de ces gens qui ont eu des succès et qui ne peuvent se faire entendre aujourd'hui on en a vu… Alors, il ne faut pas être prétentieux, ne nous croyons pas à l'abri. - Vous êtes dans la chanson et la musique depuis une trentaine d'années… …peut-être parce que je suis resté lucide. Ça facilite l'existence, ça évite de tomber de haut. - Ça vous est arrivé ? Globalement, je dois le reconnaître, j'ai été très gâté. J'ai enregistré mon premier album en 1975 avec Taï Phong, on décroché le gros lot tout de suite. Quand je décide de chanter en solo, mon premier single, c'est "Il suffira d'un signe". J'ai été quand même chanceux ! - "Chansons pour les pieds", ce sont douze styles différents. Ça a été, pour vous, une expérience ou plutôt un simple plaisir ? Il n'y a rien de tordu dans ma démarche pour cet album. C'est juste un disque de variétés. Comme à l'époque où je jouais dans les bals - on passait de James Brown à Tino Rossi, de Status Quo à Mike Brant selon les souhaits du public. Mais c'est vrai que mes musiques naturelles, le blues et la chanson pop, sont assez peu présentes dans "Chansons pour les pieds" - elles n'entraient pas dans le concept. Pourtant, je dois aussi ajouter que tous les styles évoqués dans cet album étaient déjà là sur mes disques précédents. Vraiment, je n'ai pas fait un album expérimental, il s'agissait de revendiquer cette diversité comme un album de bal ! - On vous reproche d'être, comme Pascal Obispo, partout. Il y aurait peu d'artistes français que ne chantent pas du Goldman… N'exagérons rien ! Ces derniers temps, j'ai fait un texte pour De Palmas, un autre pour Yannick Noah… - Vous sentez immédiatement qu'une chanson va marcher ? Cette sensation, je l'ai éprouvée deux fois seulement. La première fois, quand j'ai fini "Quand la musique est bonne" ; la deuxième pour "Je te donne". J'étais alors très fier de moi… - Avec l'abbé Pierre et maintenant avec David Douillet, vous figurez parmi les personnalités préférée des Français… …et je ne comprends toujours pas pourquoi ! Parce que, moi, je ne suis pas sympathique… mais c'est très touchant !
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