C
oncert live CHERIE FM
(retranscription :
Jean-Marc Morandini : Bonsoir Jean-Jacques ! JJG : Bonsoir. JMM : Alors tout de suite, on commence en musique ! Jean-Jacques est à la guitare ! Cest un concert privé, je choisis donc la première chanson. On pourrait commencer peut-être avec "Filles Faciles". Jean-Jacques Goldman! JJG : Jai mis mes lunettes ! Et jai amené mes textes parce que jme souviens jamais des textes ! Donc... JMM : ...Donc Jean-Jacques pioche dans ses textes ! Ah cest du live, hein ! Cest clair, on vous a dit cest un concert live, cest une interview live ! JJG : Et vous vous rappelez sur quel album cétait ? Ah oui, Gris Clair et Gris Foncé ! JMM : Heu, cest quelle page ! (amusé) JJG : Donc "Filles Faciles", parce que en général les gens connaissent les textes mieux que moi, alors jai lair vraiment bête ! JMM : Donc Jean-Jacques Goldman pour vous ce soir, sur Chérie FM live, avec sa guitare, ses textes... ["Filles Faciles"] |
(Applaudissements) JMM : Une question quon a due vous poser mille cinq cent fois ! Sinon plus ! Où est-ce que vous trouvez linspiration pour tous vos textes, pour vos chansons ? Parce que vous écrivez beaucoup quand même, vous êtes très productif ! JJG : Pas tant que ça, pas tant que ça. JMM : Entre ce que vous écrivez pour vous plus pour les autres... JJG : Oui, mais comme jfais un album tous les quatre ans, donc, ça doit faire moins dune chanson par mois. Javais calculé... Cest pas vraiment des cadences infernales ! JMM : Et vous dites que vous avez toujours des idées ? JJG : Non, non jen ai pas toujours ! Ca vient... Justement, là par exemple jai fait un an et demi de tournée, jai eu zéro idée. Parce que la tournée nest pas propice à ça. Donc il faut sarrêter, faut lire, faut regarder un peu autour de soi... Faut écouter de la musique, faut regarder la télé, faut lire le journal... Et là ça revient. Parfois... JMM : Alors là tout de suite je vous propose un flash back, Jean-Jacques ! Le stade de France où vous montiez sur scène, Jean-Jacques, au côté de Céline Dion. |
[Entrée
de JJG au Stade de France, en préambule de "Sil suffisait daimer"] JMM : Pour qui vous aimeriez écrire par exemple, et ça na pas été fait aujourdhui ? JJG : Bah là, jai, jai pas de, denvie particulière... Javais vraiment une envie particulière pour Céline, et là jai demandé. JMM : Ah, cest vous qui avez demandé ? JJG : Oui, pour Céline cest moi qui ait demandé. JMM : Quest ce que vous pensez de son succès qui est...planétaire ? Est-ce que quelque part cest quelque chose qui vous fait envie ? Vous lenviez ou vous vous dites "oh la la, la pauvre, quelle pression elle a sur la tête !". JJG : Moi, je lenvie elle, parce quelle a toujours souhaité ça et puis elle y arrive... Enfin cest pas que je lenvie ; jsuis vraiment content pour elle ! Moi, jai jamais vraiment rêvé à ça. JMM : Parce quon a limpression que vous êtes un peu à lopposé dça, quoi ! Vous auriez pu arriver ici avec une Limousine et six gardes du corps... ! Vous arrivez toujours simplement, donc on se dit presque que si vous aviez ce succès planétaire, ce serait presque un handicap pour vous ! De ne plus pouvoir sortir dans la rue, plus pouvoir vous balader... JJG : Oui ; déjà moi je trouve quil y a un énorme problème, cest le fait dêtre obligé de faire des stades, par exemple ! Elle est condamnée aux stades, puisque sinon elle fait des tournées qui durent dix ans ! Puisquelle va jouer à Melbourne, elle va jouer à Vienne, elle va jouer à Milan ! Soit elle fait que des petites salles mais laissent 200 000 personnes par ville... Ca, ça, cest un problème... JMM : Oui, vous étiez au Stade de France ! Vous êtes monté sur scène avec elle ; et vous avez ressenti en montant comme ça au Stade de France ? JJG : Bah, cest juste un mauvais moment à passer, quoi ! JMM : Et ensuite je vous ai vu, vous êtes allé dans le public, et vous avez regardé ça vraiment en spectateur ? JJG : ouais. JMM : Et vous aviez quel regard ? Un regard de spectateur, de professionnel, sur sa prestation ? Dami ? Cétait quoi ? JJG : Bah, de spectateur qui la connaît ! Mais je regardais, jécoutais... Jai écouté les arrangements, parce que moi, je découvrais un peu ce spectacle aussi. Dabord un spectateur ! Moi jadore aller au concert, je vais voir tous les concerts... Donc celui là en particulier. |
JMM : Je vous propose de continuer en musique, Jean-Jacques a repris sa guitare en main, et cest "Tout était dit" ce soir en live ! ["Tout était dit"] (Applaudissements) JMM : Jean-Jacques, on parlait des années 80, on parlait de cette époque... Est ce que vous pensez que votre public vieillit avec vous, que cest un public fidèle qui vous suit ? Par rapport à la perception que vous avez dans les concerts ? JJG : On a une perception un peu fausse dans les concerts parce que, on est en face des gens qui sont debout. Et incontestablement les gens qui sont debout sont plutôt jeunes ! Donc il semble quil y ait encore des jeunes, mais je pense que lessentiel ce sont des gens du début qui sont restés fidèles. Et qui vont sasseoir ! JMM : Mais est-ce que vous pensez... JJG : Mais je ne peux pas leur en vouloir, parce que moi aussi je massieds aussi sur scène ! JMM : Donc il faut mettre plus de sièges dans les salles de vos concerts ! JJG (sérieux) : Non, mais cest ce quon fait! JMM (rigolard) : Cest vrai ? JJG : Très sincèrement, cest ce quon fait. Je ne fait plus des salles... Y a une époque où on faisait des espèces de halles, où y avait 10 000 places debout... Maintenant cest impensable ! JMM : Pourquoi vous pensez que vous êtes moins en phase, alors jai envie de dire, avec ce jeune public ? Cest que moi, je me souviens quand javais quinze-seize ans, on me demandait : "Tes chansons, cest quoi ?", et moi cétait "plutôt Goldman". Et aujourdhui les jeunes, cest plutôt du rap, de la dance... Cest un problème de quoi, de rythme musical simplement, un problème de textes ? JJG : Je crois que cest un problème de génération. Les ptits frères ou les petites surs ne mettent pas les mêmes posters que le grand frère ou le grand frère dans leur chambre... Ou alors il faut quon meurt (rires), et donc là il peut y avoir des posters de Marylin Monroe, de Jimmy Hendrix qui reviennent un peu... JMM : Et vous en pensez quoi vous du rap ? de la techno ? Vous écoutez ça des fois ? JJG : Franchement jécoute un peu contraint et forcé à la radio ! (rires). Franchement le rap... On ma dit que cest le retour de la chanson à texte... JMM : Pour ce qui écoutent derrière leur poste, il faut dire que Jean-Jacques sourit à ce moment là ! (rires). Vous ne trouvez pas quil y a quand même un peu plus de textes que dans une chanson de Boys Band, quoi, dans une chanson drap à priori ? Un peu plus ? JJG : ...Malheureusement, il y en a plus, oui (!). (rires) JMM : Bon, alors éloignons nous peut-être un peu du rap, pour celui qui était en concert live Chérie FM, avant vous, Jean-Jacques, cétait Francis Cabrel. |
["Le
reste du temps"] JMM : Une question dans le public, mademoiselle peut-être ? Marianne : Oui, bonsoir Jean-Jacques, moi je voudrais savoir pourquoi la chanson "En passant" a été supprimée au long de la tournée ? Parce que cest quand même le titre de lalbum, cest encore le titre du live, cest un leitmotiv, quoi, sur cette tournée ! JJG : Et cest le nom de la tournée. Marianne : En plus, ouais. Et moi, je navais que cette chanson-là dans la tête quand je suis sortie ! JMM : Cest tout ! (rires) Marianne : Non, mais elle était placée à un endroit qui faisait que cétait un apaisement dun coup, quoi ! JJG : Bah, cette chanson ; on la jouée une vingtaine de fois et on a jamais trouvé sa place dans le concert. On a fait 5-6 concerts à la Réunion, ensuite on a commencé par louest. On la jouait, et à chaque fois, on la changeait de place ! Je lai mise en début de première partie, au milieu...en fin fin... Et à chaque fois elle posait un problème. Cest une chanson un peu spéciale. Et on a pas trouvé sa place. Elle posait un problème dans léquilibre... Je peux pas vous expliquer pourquoi, mais un concert, ça a un équilibre très fragile dans lenchaînement des chansons. Et celle-ci tuait un peu les chansons qui venaient parés... Donc finalement ; jai décidé de lenlever. JMM : Alors vous aimeriez écoutez quoi comme chanson ? Marianne : Moi, ce serait pour faire plaisir à ma maman qui est derrière ! Elle adore "Lisa" ! JJG : Oh "Lisa", je lai pas ! Oh le piège ! (rires) Marianne : Cest DO comme accord au début ! (rires) JJG : Bon, bah, je fais Nanana, alors ! (rires) Marianne : Oh non ! Avec les paroles ! JJG : Bah, je les ai pas, je me souviens pas... Marianne : Vous voulez que je vous les souffle ? (rires) JJG : Cest quoi la première phrase ? Marianne : "Verts et bruns à la fois" (JJ commence mais il ne se rappelle plus... Marianne laide un peu) JMM : Bon une autre alors ! Marianne : Bah, "Le Coureur" alors, pour la rythmique. JJG : Ah, celle là je la connais ! JJG : "Je courrais sur le sable, abrité des alizés..." ; ah non cest sur "la plage" (rires) ! Je reviens de vacances, cest pour ça ! ["Le Coureur"] (Applaudissements) (Publicités) JMM : Retour avec Jean-Jacques Goldman, "Ton autre Chemin" extrait de "Positif". ["Ton autre Chemin"] (Applaudissements) JMM : Un petit "Pas toi" en rap ? ["Pas toi" en rap] (Applaudissements) JMM : Jai lu dans un interview que vous narriviez jamais à dire "je taime", cest vrai ? JJG : Jai du mal ! JMM : Cest vrai que lamour, cest quand même très important dans votre répertoire, dans ce que vous écrivez. JJG : Mais il y en a tellement qui le disent qui le vivent pas ! Il peut y en avoir qui le vivent et qui ne le disent pas ! |
["Le paradis Blanc" par V. Sanson] JMM : Je parlais de votre dernier album live, on peut avoir une petite version acoustique de "Nos mains" ? JJG : Mouais. ["Nos Mains"] (Applaudissements) JMM : Je voudrais des réactions sur deux "on dit". JJG : Ouais. JMM : On dit quil y a un style Goldman, alors cest quoi pour vous le style Goldman ? JJG : Le style Goldman ? Cest les gens qui sont sympas, y disent ouais y a un style Goldman (rires) ! Et ceux qui sont pas sympas, y disent : "ouais il fait toujours la même chose" ! (rires). JMM : Cest quoi daprès vous le style Goldman ? JJG : Bah, tout le monde a des tics musicaux... Je sais doù ça vient. Jai beaucoup écouté de musique anglo-saxonne des années 70. Et puis après, jai essayé de mettre des mots français dessus. JMM : On dit aussi que vous êtes un garçon gentil ? JJG : Ouais ouais, cest vrai, je suis plutôt gentil ! (rires). JMM : Et ça peut survivre dans lunivers du show bizz ? JJG : Bah, il faut savoir être méchant ! Ce que je suis capable dêtre aussi. A priori je suis gentil, mais assez teigneux si on le souhaite. Je suis disponible... JMM : Bon, une dernière chanson en entier ? Celle que vous voulez, comme ça vous allez pas me dire que vous navez pas les textes ! (rires) JJG : "Comme toi" ? JMM : Ah oui, très bien ! JJG : Le problème, cest que cest très haut ! Cétait une époque où je navais pas encore mué ! (rires) ["Comme toi"] |