EMISSION SPECIALE FGJ
RTL9 (25.05.1995)

Présentée par Jean-Luc BERTRAND


(Retranscription :
Delphine "Norkius")


1ère partie
Reportages, Duo Philippe Lafontaine, jeu des citations de Marylène Bergman

2ème partie
Entretiens avec Hugues Durocher, journaliste ; Michel Schmitt, professeur

3ème partie
Choeurs de l'ex armée rouge, tournée des campagnes, partie de scrabble avec Francis Leroy, vice-champion de France

4ème partie
Jeu des chansons, une fan de Goldman, le jeune violoniste, la surprise finale

 


 


[Générique avec "Rouge" en fond musical]

Jean-Luc Bertrand : Bonsoir ! Merci, bienvenue sur RTL9 pour une émission exceptionnelle ce soir ; quand je dis "exceptionnelle" je pèse mes mots, je voudrais que l'on accueille comme il le mérite LE trio de la chanson française à l'heure actuelle, pour moi c'est le meilleur... Je vous demande d'accueillir comme il le mérite Fredericks-Goldman et Jones... "Américain" !

["Américain"]

Jean-Luc Bertrand : Je vous demande d’accueillir mesdames, mesdemoiselles et messieurs... Jean-Jacques Goldman ! (Applaudissements). Encore !

JJG : Merci.

JLB : Ca va ?

JJG : Très bien merci.

JLB : Y’a l’album de Céline Dion, y’a l’album de Johnny qui va sortir, puis y’a un album double live qui va arriver d’ici une semaine. Qu’est-ce qui fait courir Goldman ?

JJG : Bah ce que tu… tu viens de parler de choses quand même relativement musicales donc c’est un peu les notes de musique quand même.

JLB : Au travers de cette émission nous allons rencontrer de nombreuses personnes que tu as souhaitées voir dans cette émission. Euh... est ce que en extrapolant un petit peu et lorsqu’on voit un petit peu le virage que tu es en train de prendre, parce que on se rend compte que finalement l’auteur et le compositeur commencent à prendre beaucoup de place sur le chanteur, est-ce qu’on oserais croire un de ces quatre que Jean-Jacques Goldman pourrais dire à tout le monde "ciao maintenant j’arrête la scène pour faire autre chose" ?

JJG : Non non j’ai….

(Applaudissements).

JLB : Tu voulais dire quoi ?

JJG : Je voulais dire non non…

JLB : Alors tu as décidé dans cette émission de mettre des gens un petit peu en avant et nous allons revoir un reportage d’un chercheur colombien. Alors on va planter le décor ensuite je vais te demander tes réactions. D'accord ? Alors reportage tout d’abord.

[Reportage sur le chercheur colombien]

JLB : Alors commentaires ?

JJG : Non mais j’ai trouvé ce personnage intéressant parce que il est en dehors de tout système. Alors je sais pas si… le reportage le dit au départ, on sait pas si c'est juste un espoir ou si c'est la réalité, mais dans le cas où ça serait la réalité, c'est quand même intéressant. C'est quelqu'un qui est en dehors du système de la recherche, disons institutionnelle des grands pays… donc il est là, dans sa Colombie,  là, entre deux prises de cocaïne je sais pas trop (sourire)... il vient de trouver quelque chose éventuellement qui va changer la vie de milliards de gens, la vie ou la mort, et en plus l’argent semble pas du tout l’intéresser... donc euh j'ai trouvé ça suffisamment intéressant pour qu’on en parle.

JLB : Alors y’a des choses plus graves dans la presse, des choses que tu n'aimes pas, des choses qui te révoltent, et c'est l’objet du 2ème reportage qu’on va voir maintenant…

[Reportage sur Jacques Mellick et l’affaire OM/Valenciennes]

JJG : Voilà. C'est édifiant ça !

JLB : Grave ouais…

JJG : Non, je trouve, c'est intéressant parce que c'est le vrai enjeu des années qui viennent. Tu as des gens comme toi, comme moi, des gens comme nous là et on est confronté à deux pouvoirs : alors d’un côté t’as vu la tête de Mellick, son côté comme ça là (mimique de JJ), c'est des gens qui ont le pouvoir, qui ont l’argent, qui sont cyniques, qui recherchent leurs intérêts personnels et puis de l’autre côté t’as un autre petit pouvoir qu’a l’air de rien, qui est le pouvoir des gens de justice, des gens que nous on a élu et qui font leur boulot patiemment et au milieu, y’a des gens comme cette secrétaire là qui au début ment ! Et ce Mellick qui au début ment ! Et t’as vu le Bernès qu’est comme ça et qui ment ! Parce qu’on leur a dit de mentir et grâce à ces petites gens qui simplement par leur idéalisme, leur moralité parce qu’ils pensent que c'est pas comme ça que ça doit être... et à la fin c'est eux qui gagnent. Et ça je trouve ça, c'est vraiment un enjeu fondamental de ce qui va se passer plus que n’importe quel clivage politique.

JLB : Alors ça c'était pour planter un petit peu le décor de l'émission et dans cette émission tu as également souhaité avoir des personnes présentes et parmi ces personnes il y a un chanteur que tu affectionnes particulièrement….

JJG : On passe du coq à l’âne là…

JLB : Ca va lui faire plaisir…

JJG : Mais c'est pas lui l’âne…

JLB : On peut en parler un petit peu de Philippe Lafontaine pour ne pas le citer ?

JJG : Oui, il est différent des autres, en dehors de son talent et de sa créativité, ça bon... c'est acquis. C'est un homme libre, en ce sens-là, il m’impressionne beaucoup. Il est libre dans ce qu'il dit, dans ce qu'il fait et il est extrêmement exigeant et extrêmement respectueux de ce qu'il fait, c'est-à-dire qu’il va là où son désir l’emmène, en dehors de toutes considérations de succès ou de hits parades. Il a l’air vraiment détaché de ça et il fait des choses extrêmement intéressantes comme son dernier album…

JLB : On va en parler avec lui tout à l'heure. Jean-Jacques je te propose de faire un duo si tu es d'accord avec Philippe Lafontaine, ça s’appelle "Ballade". Mesdames et messieurs Philippe Lafontaine, Jean-Jacques Goldman !

[Duo "Ballade"]

JLB : Jean-Jacques Goldman, Philippe Lafontaine !

(Applaudissements appuyés).

JLB : Ca te va ?

Philippe Lafontaine : Je suis anormalement ému…

JLB : Ah voilà une bonne nouvelle ! A côté de Philippe Lafontaine, mesdames, messieurs, Marylène Bergman ! Qui dans quelques secondes nous propose de tout savoir sur Jean-Jacques Goldman. Bon courage hein…bon courage ! Alors on va revenir aux "Folklores imaginaires"…C'est un album qui sortira si j'ai bien compris en France…

PL : au mois de septembre ouais.

JLB : Alors "Folklores imaginaires" c'est quoi, c'est ….

PL : C'est un voyage que je me suis offert parce que j’avais besoin de me ressourcer, je voulais plus rêver que d’Amérique, j'ai voulu traverser les poésies du monde et le pourquoi les hommes chantaient depuis toujours et je me suis profondément amusé. Je pense que dans ce métier les créateurs doivent d’abord s’amuser avant d’essayer d’amuser leurs contemporains et je peux vous dire que c'était orgasmique…(sourire).

JLB : Jean-Jacques, tu l’as rencontré comment Philippe ? Vous vous êtes rencontrés comment tous les deux ?

PL : Peu (sourire). Mais euh… je… c'est lui…enfin je…moi je …oui.

JLB : Bon d'accord. Non mais maintenant on en sait plus !

PL : Oui, c'est je ne sais pas…

JJG : En général c'est au cours d’émission. Des fois tu croises par exemple "biiiiiip" et tu ne sympathise pas avec lui et des fois tu croises d’autres personnes. Tu passes du temps dans les loges, tu sors une guitare et voilà.

PL : Il faut dire que tout nous sépare aussi quand même…

JLB : Pardon ?

PL : Il faut dire que tout nous sépare.

JLB : C'est à dire ?

PL : C'est à dire que je me suis rendu compte à force de "fréer" avec lui qu’on empruntait des chemins diamétralement opposés pour les mêmes intentions et que si c'est un homme de réserve, je suis un homme d’excès et que j'ai l’impression de sculpter à la tronçonneuse à côté d’un orfèvre…

(Jean-Jacques parait embarrassé, mais néanmoins flatté).

JLB : Oh ! Mesdames et messieurs, ça mérite des applaudissements !

PL : Non mais c'est pour le retourner, le…

JLB : Tu vas rester avec nous Philippe parce que maintenant tu vas assister comme moi à une première mondiale c'est à dire quelqu'un qui va essayer d’en savoir un peu plus sur Jean-Jacques. Alors tu sais comme moi, tu viens de le dire c'est pas facile.

PL : Ah non !

JLB : Et c'est le travail de Marylène. Alors Marylène maintenant bah… bon courage, vas-y !

Marylène Bergman : Bon, bah tout d’abord l’explication pour le thème parce que on a choisi les citations, tout simplement parce que Jean-Jacques Goldman est quelqu'un qui a toujours des notes et des mots qui sonnent justes et des phrases qui ne sont jamais vides de sens donc pour trouver un petit peu l’équivalent, on a puisé dans les citations des grands auteurs français…

JJG : Euh… Un petit peu l’équivalent…

MB : Voilà donc ça nous permettra de rebondir sur des questions qui vont justement nous permettre enfin je l’espère, ça dépendra de lui…

PL : de le débusquer !

MB : D'en savoir un peu plus... Alors la première c'est pas une citation…

JJG : De le nez busqué ? (JJ est plié de rire de son super jeu de mots).

PL : C'est français…?

MB : La première c'est pas une citation d’auteur français, c'est une citation d’un peintre, c'est Henri Matisse qui a dit : "Un peintre n’a vraiment d’ennemis sérieux que ces mauvais tableaux." Alors est-ce que vous pensez avoir écrit de mauvaises chansons ?

(Silence puis rires).

MB : Ca peut arriver…

JJG : Bah… t’sais une chanson tu fais écouter par exemple "Hell's bells" à ma mère, c'est AC/DC hein…

MB : Non, mais je parlais de votre critère de jugement….

JJG : Non, mais ce que je veux dire… Ah !

MB : Est ce qu’il y a des chansons que vous jugez mauvaises ?

JJG : Pfff. D’abord faudrait vraiment… T’sais j’écoute assez peu euh… Vous savez, excusez moi ! (rires).

JLB : Mais c'est vrai je me suis dit vous vous voyez depuis hier, ou c'est tout neuf ou….

JJG : Dans un moment d’égarement… (sourire).

JLB : Oui c'est un moment d’égarement, vous vous vouvoyez. Donc très bien…

MB : c'est l’habitude de...

JLB : Non c'est bien !

PL : Y’a pas de réponses…

JJG : Ouais c'est difficile de répondre. Qu’est-ce qu’une bonne chanson, qu’est-ce qu’une mauvaise chanson… Y’a des chansons que je n’aime pas du tout.

MB : Non, mais est-ce que vous regrettez euh… Est ce que tu regrettes d’avoir écrit une chanson ?

JJG : Et vous me tutoyez comme ça ? (rires).

MB : Bah voilà…

JLB : Oui c'est vrai je trouve que tu…

MB : C'est sous l’impulsion du producteur….

JLB : Donc réponse Jean-Jacques ?

JJG : Je ne sais pas…

MB : C'est vrai que c'est difficile d’obtenir des réponses…

JJG : Est-ce qu’il y a… Y’a des chansons que j'ai écrites et que je passe, que je n’aime pas écouter ou… Est-ce qu’elles sont mauvaises pour ça et est-ce que celles que j’aime écouter sont bonnes… Vraiment c'est difficile à déterminer, j’en sais rien…

MB : D’accord donc on passe à la suivante alors…

JLB : Oui peut-être.

MB : C'est de Charles Baudelaire qui a dit : "Un homme qui ne boit que de l’eau à un secret à cacher à ses semblables."

(Rires et applaudissements).

MB : Alors je crois savoir que vous ne buvez que très rarement de l’alcool et en tout cas vous n’en abusez jamais, donc est-ce que c'est pour ne pas perdre votre self-control ?

JJG : Non ! J'ai quelques regrets dans l’existence, en particulier celui de n’être jamais ivre. Mais ça n’est pas du tout par décision, c'est parce que je supporte pas l’alcool et en général je suis malade avant ! Donc j'ai essayé à quelques reprises de trouver cette ivresse mais en général ça se termine au fond des toilettes de façon lamentable bien avant ! (rires). Donc je n’ai pas eu…

PL : Ah voilà l’explication !

JJG : Voilà je n’ai pas eu… C'est un problème de petite santé. Voilà.

MB : Bien. De Madame de Staal : "Ce n’est pas tout d'avoir du succès…"

JJG : Ginette ? (sourire).

MB : C'est la Baronne… "Ce n’est pas tout d’avoir du succès, encore faut-il savoir se le faire pardonner." Est-ce que vous avez pu le vérifier à certains moments ?

(Silence puis sourires).

JJG : Est-ce qu’il faut s’excuser de son succès... ? Oui, c'est vrai que très souvent, au cours de certaines conversations, on est considéré par… non crédible parce que … "oh oui mais toi c'est pas pareil, tu te rends pas compte, etc" Ca c'est vrai, très souvent faut qu’on s’excuse de la vie qu’on mène, qui est bon… effectivement, très privilégié. Je sais pas si c'est ça qu’elle voulait dire Ginette…

MB : Madame la Baronne va être contente…Alors, de Louis Aragon : " Le propre du génie c'est de fournir des idées aux crétins une vingtaine d’années plus tard". Pour vous aujourd’hui, qui est un génie ?

JJG : J’avais lu une autre définition du génie euh… (rires de JLB) qui disait, c'était "la capacité à s’obséder", donc presque une maladie quoi…Quelqu'un qui t’sais… c'est l’histoire du savant qui sort avec une chaussette bleue et une chaussette… Parce que, il est polarisé quoi…Il ne pense qu’à ça…Donc euh… Vous pouvez répéter ? (rires).

MB : Non, je vous posais simplement la question de savoir si aujourd’hui, à notre époque y’a quelqu'un que vous considérez comme un génie... ? A part Jean-Luc ?

JJG : Un jour, on avait fait ce jeu là, sur le plan musical je parle simplement, parce que…

JLB : Oui, il a pas parlé des émissions là…

JJG : Oui, je parle pas strictement de la télévision, ni des présentatrices, ni des concepteurs… Sur le plan musical, on s’est demandé quels étaient les génies, c'est-à-dire ceux qu’avaient marqué les choses. Alors, on avait trouvé Chuck Berry qu’avait inventé quelque chose, on avait trouvé James Brown pour toute la soul music, Dylan pour la révolution des textes et puis les Beatles pour les mélodies. C'est vrai que qui ce soit maintenant de… Je ne sais pas moi. Bon et puis t’as Jimmy Hendrix dans un… un petit peu à part qui a pas tellement imité, qui a pas tellement été imité…

PL : Y’a pas beaucoup de francophones dans les génies malheureusement !

JJG : Est-ce qu’il y a un francophone de base qu’a fait école et…

PL : Dans la soul music non (sourire). Mais y’en a d’autres…

JJG : C'est difficile, on les a trouvé, enfin pour nous contemporains, on a trouvé que c'était eux… Pourquoi, parce que c'était eux qui ouvraient effectivement…. Tu écoutes Prince, Michael Jackson tout ça, les références à James Brown sont énormes, avant James Brown y’avait pas ça. Lui c'est un authentique génie, quelqu'un qui a trouvé ça on sait pas où.

MB : De Marcel Aymé à présent : "L’humilité est l’antichambre de toutes les perfections". Est ce que tout de même dans ce domaine-là vous ne pensez pas que vous forcez un peu la dose ?

JJG : Attends... "L’antichambre de toutes les perfections…".Qu’est ce que ça veut dire ?

(Rires).

PL : Comprends pas la question donc c'est pas grave tu sais… Non je parle pour moi, je ne comprends pas toutes les questions ! Pardon...

MB : Non, vous êtes particulièrement humble dans toutes vos interviews…

JJG : Non !

MB : Bah si quand même !

JJG : Non, je crois pas être humble non….

MB : Si, vous avez dit "je n’aime pas qu’on parle de moi, je ne veux pas qu’on dise que je suis quelqu'un d’extraordinaire, que je fais des choses formidables…" Le propre d’un artiste, quand même, c'est... il aime se faire apprécier !

JJG : Ouais mais j’aime ça aussi !

(Rires et applaudissements).

JJG : Non, ce que je voulais dire c'est que la part entre l’humilité et la lucidité est très ténue. Et des fois on dit des choses euh…Par exemple quand je dis que je suis pas mon chanteur préféré et puis que je trouve qu’y a des interprètes qui chantent mieux que moi, c'est pas être humble, c'est être simplement lucide. Mais d’un autre côté, je pourrais dire que je trouve que je fais bien les chansons pour eux par exemple. Tu vois ?

MB : D'accord . Eugène Labiche : "Il y a des circonstances où le mensonge est le plus sain des devoirs." Est ce que c'est votre avis ? Est-ce que parfois, il vous arrive de mentir pour éviter de faire souffrir quelqu'un ?

JJG : Réponse en chanson ! J'ai fait une chanson qui s’appelle "Ne lui dis pas" et qui est une apologie du mensonge et… dans la vie de tous les jours ou du moins de zones d’ombres.

JLB : Marylène dernière citation.

MB : Un grand classique maintenant : "la plus perdue de toutes les journées est celle où l’on n’a pas rit" ; qu’est ce qui vous fait exploser de rire et là encore en dehors de Jean-Luc !

(Rires).

JLB : On réglera ça…

JJG : Vous faire rougir est pas mal aussi ! Euh… Non y’a plein de trucs qui me font rire. Ouais… je sais… c'est difficile de dire... je suis pas très bon du tac au tac comme ça…

MB : Y’a pas de noms de personnes que vous iriez voir en spectacle par exemple plutôt que d’autres… ?

JJG : Oh, je vais me tromper. Euh…Des fois y’a des gens qui me font rire sans faire exprès quoi et en général c'est là où c'est le plus drôle. Ouais ou tu dis" là il blague" ou "là elle blague..." Et heu... bah non !

MB : Bon bah, ça sera la toute dernière... De Charles Morgan : "Il me semble qu’on résout…"

JJG : Ah Charles !

MB : "…le problème de la vie quand on a découvert ce qui doit prendre le premier rang". Pour vous c'est quoi ?

PL : Tu peux me répéter ça pour moi ?

MB : Je répète pour Philippe : "Il me semble que l’on résout le problème de la vie…"

PL : Oui.

MB : "…quand on a découvert ce qui doit prendre le premier rang."

PL : Oh, ouais d'accord.

MB : Et pour vous c'est quoi ?

PL : Non, non, non …

JLB : (rires) Il veut surtout pas…

PL : Je veux surtout pas répondre (sourire). On va voir ce qu’il va dire… (rires).

JJG : Chais pas c'est difficile de répondre…

PL : (rires) oui, ça je peux comprendre…

JLB : Là je suis d'accord avec toi là… c'est le genre de…c'est quand même pas facile là !

JJG : La chose la plus importante dans l’existence ? Je vais répondre une banalité… je sais pas… Ne pas mourir par exemple… C'est important dans la vie !

(Rires).

JLB : Je vous demande d’applaudir Marylène. Merci !

(Applaudissements).

JLB : Nous avons noté Philippe, Jean-Jacques et moi que tu avais adapté ta tenue à la couleur du dernier album de Jean-Jacques et ça nous fait vraiment plaisir Marylène. Sois en remerciée. Bravo encore.

MB : Oui, j’allais dire c'est aussi la couleur de la passion qui est le thème de cette émission.

JLB : Et la couleur du sang !

PL : Et de la mouletta !

(Rires).

JLB : Très bien ! Nous allons maintenant, si vous le voulez bien, retrouver le trio, si Jean-Jacques tu veux bien te mettre en place... Premier extrait de ce double live qui sort dans quelques jours "Du New Morning au Zénith". Voici "Pas toi" version Fredericks, Goldman et Jones !

[Pas toi]


(Applaudissements).

JLB : Fredericks, Goldman et Jones... ! Autre invité Jean-Jacques… Autre invité maintenant, Hugues Durocher, que je vous demande d’applaudir, qui est journaliste à RTL9…

Hugues Durocher : Première question : c'est une question un peu d’actualité parce qu’on vient de vivre des élections, les élections c'est important. Y’a un nouveau Président de la République, élu pour 7 ans et j'ai envie de vous demander Jean-Jacques Goldman si vous avez envie de lui demander quelque chose, ou de lui parler, quelqu'un qui va avoir un rôle important pendant 7 ans. Qu’est ce que vous auriez envie de lui dire ?

JJG : Bah, comme n’importe quel citoyen euh…qui vit dans une société, on a envie que cette société soit moins fracturée, qu’elle soit plus égalitaire, qu’elle soit plus juste, etc…C'est banal…

HD : Qu’elle soit meilleure…

JJG : Ouais.

HD : Alors vos chansons sont ancrées sur les événements qui nous entourent, vous avez remarqué au moment des élections, c'est la dernière fois que j’en parle mais, qu’il y a eu un vote protestataire. D’abord comment vous l’avez reçu ? 15 % de gens qui protestent et qui votent pour l’extrême droite, ce qui a crée un certain malaise. Comment vous l’avez reçu ce vote ?

JJG : Bah y’a toujours eu, me semble t-il, y’a toujours eu pour… à mon avis 25 % à peu près de votes que j’appelle de "Y’a qu’aïstes". C'est des gens qui disent "Y’a qu’à". "Y’a qu’à" prendre l’argent ou… "Y’a qu’à" faire ça, "Y’a qu’à" faire ça… Alors des fois ça passe d’un mouvement à l’autre mais en gros c'est les 25 mêmes %. Ce que je sais c'est que ces choses-là, c'est un peu comme les microbes quoi. C'est des choses qui se développent quand l’hygiène est pas bonne. Il suffit de nettoyer un peu, d’avoir des sociétés saines et ces choses-là s’en vont directement. Donc, ces choses-là prolifèrent parce que y’a des problèmes, parce que y’a du chômage, parce que la vie est difficile dans les cités etc… Et c'est dans ces endroits-là que ces microbes-là prolifèrent.

HD : Alors dans le même ordre d’idée, y’a une chanson de vous très forte qui s’appelle "Né en 17 à Leidenstadt". Vous preniez la place d’un allemand et vous vous disiez tout simplement : "qu’est-ce que j’aurais fait à sa place", si j’avais bien compris. C'est presque religieux votre réponse. On a l’impression que vous avez fait une réponse du type : "Je veux pardonner !"

JJG : Ouais, je m’érigerai certainement pas en personne capable de pardonner ou de condamner, enfin quoique… Mais la question que je pose, c'est que si y’a 99 % de gens qui à un certain moment ont été pour cette solution-là, je vois pas pourquoi moi, si j’étais né dans les conditions de ces gens-là, c'est-à-dire à Leidenstadt, après une guerre 14-18 humiliante etc, peut-être que moi j’aurai été nazi aussi. Pourquoi je peux penser que j’aurai été comme Willy Brandt par exemple, un des 1% de gens qui ont eu une conscience et qui se sont dit… ? Voilà.

HD : Alors, autre question, dans la chanson, y’a des chanteurs protestataires, je crois que le plus connu, vous l’avez évoqué tout à l’heure, c'est Bob Dylan, est-ce que c'est un rôle qui ne vous a pas tenté un jour, d’être un chanteur protestataire ?

JJG : Bah en ce qui me concerne, je m’en suis jamais senti la capacité ni le droit, mais je le reconnais à d’autres. Je crois qu’un chanteur c'est un citoyen. Y’en a qu’ouvrent leur gueule, y’en a d’autres qui le font pas. Y’a des gens qui se présentent à des élections politiques parce qu’ils ont l’impression qu’ils peuvent changer la vie de cette façon-là, d’autres qui sont professeurs toute leur vie, qui change la vie à leur niveau. Donc, qu’il y ait des chanteurs qui se sentent capables, euh… de délivrer un message et des solutions, moi je pense... pourquoi pas ?

HD : Une autre question, je sais que…j'ai lu quelque part que vous aviez toujours un petit carnet sur vous. Est-ce que vous l’avez sur vous aujourd’hui, tout de suite ?

JJG (fouillant dans sa poche) : Oui...

HD : On peut le regarder, on peut le voir... ? Et sur ce carnet, il paraît que vous notez toujours toutes les idées qui vous viennent. Alors quelle est la dernière idée que vous avez notée ?

JJG : Ah… Y’a une phrase, je sais pas…J'ai du oublier ce qu’elle voulait dire : "On n’échappe à rien même pas à ses fuites". Sûrement une phrase de plombier…


(Rires et applaudissements).

Voix off : Dans quelques instants, invité de Jean-Jacques Goldman, un prof pas comme les autres, une rencontre de scrabble inattendue, vous en saurez plus sur la tournée des campagnes, la présence des chœurs de l’ex-armée rouge et pour plusieurs titres encore Fredericks, Goldman et Jones. A tout de suite après la pub.

(Pub).

Voix off : Alors suite de l’émission spéciale Fredericks, Goldman et Jones avec un autre invité, Michel Schmitt... c'est qui ?

JJG : Il se trouve que j'ai un ami, qui au départ est motard, fan de hard rock, donc c'est sur ces choses-là que nous nous, euh… que nous nous voyons de temps en temps. Et qui aussi accessoirement (sourire) a fait normale sup., est agrégé de littérature, et a été très longtemps prof dans un lycée, maintenant il est prof de fac et actuellement passionné, presque allumé d’enseignement et un peu atypique. Alors la question que je lui pose c'est : Bon, sur le plan personnel, je vis de l’écriture… je vis des mots, j’adore lire… et tout ces plaisirs-là, ces bonheurs-là, c'est pas l’école qui me les a transmis. Pour moi, ça a été des devoirs. Et le plaisir de la lecture c'est mes parents qui me l’ont inculqué, le plaisir de la musique, de l’écriture, pour moi, c'était des rédactions, des choses comme ça et c'est avec le rock, avec les groupes de banlieue et tout ça que j'ai appris ce plaisir-là. Pourquoi l’école nous ennuie avec ces choses qui sont fascinantes et pourquoi on apprend ça à côté sur des choses…sur un contexte personnel ?

Michel Schmitt : Euh... y’a peut-être entre autres raisons le fait que les cours de français continuent à se fonder d’abord essentiellement, peut-être uniquement sur l’écrit, et l’écrit avec les normes de l’écrit, l’orthographe, la grammaire, les rudiments de rhétorique, ce qui est assez éloigné de la façon dont on parle et du langage ordinaire des gens. D’autre part si on regarde les… en littérature par exemple, les… ce qu’on fait, ce qu’on étudie, ce sont d’abord et avant tout des auteurs passés, il n’y a pratiquement pas d'auteur du 20ème siècle et d'auteurs contemporains, en tout cas, au lycée par exemple, il n'y en a pas du tout. Et puis alors, bon ça ce sont deux raisons...

JJG : Toi, tu quand tu étais prof de lycée tu mettais des auteurs contemporains ?

MS : Non, moi je fais comme tout le monde, je veux pas me distinguer.

JJG : Et pourquoi les élèves venaient et étaient passionnés par tes cours, à toi ?

MS : Ils étaient obligés !

JJG : Ah ouais (rires) !

JLB : Pour des acteurs, on leur apprend leur métier, on leur donne des cours, est-ce que pour les profs il serait pas utile par hasard de leur montrer un jour : ben voilà, vous devez parler en public, vous devez vous tenir comme ça, faut peut-être pas vous habiller comme ça, des lunettes comme ça, faut peut-être poser la voix, parce que souvent y’a des profs…

MS : Tu n’aimes pas mes lunettes c'est ça ?

JLB : Non, c'est pas ça, je veux dire, mais y’a des profs qu’ont des voix…

JJG : C'est la moustache surtout ouais….

JLB : Je n’ai rien dit…On te trouve tous…

JJG : La fossette aussi… (sourire).

JLB : (rires). Non mais, c'est vrai c'est important Michel !

MS : Bien sûr c'est très important ! C'est vrai qu’il n’y a pas de formation de l’acteur par exemple, et ça se voit bien en ce moment, puisque je ne sais même pas tenir un micro, on ne sait pas…On n’apprend jamais à poser sa voix, or il y a des professeurs, j’en suis peut-être peut importe, mais y’a des professeurs qui au bout d’une phrase empêche toute réception. Je veux dire qu’il prononce la première heure de cours au début de l’année, et au bout de la première phrase de toute façon, on sait qu’il ne sera pas écouté parce qu’il a une voix, un débit peu supportable. Bah, ça ça s’apprend, on peut étudier des choses comme ça.

JJG : Mais qu’est-ce qui faut faire alors ?

JLB : Oui qu’est-ce qui faut faire alors ?

HD : Oui qu’est-ce qu’il faut faire alors ?

MS : Mais j'en sais rien moi...

JJG : Et qui peut le faire ?

JLB : Et qui peut le faire ?

HD : Et qui peut le faire ?

JJG : C'est quoi, c'est le ministère euh… c'est …

MS : Alors pas moi, pas toi, pas moi, si peut-être moi…

JJG : Le ministère, les syndicats d’enseignants, l’administration euh…

MS : Les ministres, non.

JJG : Les contrôleurs là, les…

MS : Inspecteurs... !

JJG : Les inspecteurs…

MS : Non plus.

HD : Les professeurs non ?

MS : Peut-être oui…

JLB : Le nouveau prof ressemblerait à quoi ? Si demain, vous étiez conseiller, imaginons avant de tout brûler… vous imposeriez des cours, des formations, des… Pour terminer sur une note totalement optimiste.

MS : Alors, c'est une femme, elle a 25 ans… Il faut d’autres trucs encore ou ?

JLB : Non, mais ça sera déjà bien, c'est un bon début hein ?

MS : C'est un bon début. Non mais plaisanterie mise à part, il faut des gens qui soient savants, très savants, qui sachent beaucoup de choses dans leur domaine et dans des domaines autour, même dans les choses qu’ils n’aiment pas. Euh… des gens qui soient très savants, des gens qui aient une formation, il faut qu’il y ait une formation des profs, c'est ce que tu disais à l’instant, elle existe mais elle est peut-être insuffisante. Et puis, je radote un peu, des gens qui aient la passion !

JLB : Je vous demande d’applaudir Michel Schmitt... ! Michel, vous êtes toujours prof à Lyon ?

MS : Oui.

JLB : Très bien, donc une bonne adresse si vous avez envie d’en savoir un peu plus, sachez que Michel Schmitt habite à Lyon.

JJG : Et puis si ils veulent en savoir plus, il écrit des bouquins…

JLB : Ah oui, c'est vrai !

JJG : …en même temps marrant et on apprend beaucoup de choses sur les leçons de littérature.

JLB : Je l’ai pas encore lu parce que je l’ai reçu tout à l’heure mais…voilà, donc Michel P.Schmitt "Leçons de littérature, enseignement littéraire au lycée" Volume 1. Depuis, l’arsenal, nous allons retrouver maintenant Fredericks-Goldman-Jones, si tu veux bien t’installer, avec les chœurs de l’armée rouge. On va commencer d’ailleurs avec les chœurs de l’armée rouge et juste après " Serre moi ". Je vous demande de faire une ovation aux chœurs de l’armée rouge !

[Titre des chœurs de l’ex armée rouge et Serre moi]


JLB : Les chœurs de l’armée rouge et Fredericks-Goldman-Jones ! Ca va ?

JJG : Ouais.

JLB : Nous allons parler maintenant de la tournée des campagnes. Alors on a déjà vu Jean-Jacques Goldman au Zénith, ce qui est plus ou moins normal, à l’Olympia, ce qui est tout à fait normal, et puis là tu as décidé d’aller au devant des gens qui ne peuvent pas venir te voir dans une grande salle, qui n’ont pas la possibilité de se déplacer et tu as vraiment envie de faire toi-même le déplacement. Alors comment t’es venue cette idée puis comment ça se goupille lorsqu’on est Jean-Jacques Goldman, c'est pas évident de pouvoir dire je vais aller jouer dans un petit village de 450 habitants sans que à côté de ces villages toutes les personnes qui habitent les villes aient envie de venir te voir. Est-ce que ça doit rester secret ? Comment ça s’organise ?

JJG : Bah d’abord faut que ça vienne d’un désir et on avait eu l’occasion de faire une toute petite salle à Paris qui s’appelle le New Morning qui est un tout petit club et ça nous a rappelé des choses, ça fait longtemps qu’on fait des grandes salles et là cette proximité avec les gens, le fait qu’il y ait que 400/500 personnes, c'est vrai que ça donne une espèce de qualité de silence et d’attention qui est différente. Bon, les grandes salles c'est bien aussi parce que ça donne beaucoup d’énergie mais là ça nous a rappelé quand on a commencé quoi. Et donc comme la tournée est terminée maintenant, on s’est dit, on a eu envie de retourner dans ces tout petits endroits, et puis on s’est dit tant qu’à faire, allons voir des gens qu’ont pas l’habitude de nous voir. En plus ça nous permet nous de découvrir des coins un peu différents, dons on est allé dans des villages, dans des villes ou y’a quasiment pas de concert et dans des toutes petites salles. Voilà.

JLB : Alors, nous nous avons envoyé notre envoyé spécial, si j'ose dire, qui s’appelle Jérôme Anthony, du côté de Thaon les Vosges où vous jouerez le 3 juin, et c'est vrai qu’à l’heure actuelle pas grand monde ne le savait. Donc, nous avons mené notre enquête. Je voudrais remercier les gens de Thaon les Vosges qui ont joué le jeu et à la fin, tu verras que la municipalité a fait de gros efforts…

[Reportage à Thon les Vosges]

(Applaudissements).

JLB : Ah, ils ont mis le paquet du côté de Thaon les Vosges ! on les salue, merci beaucoup... et Jean-Jacques, Carole et Michaël vous serez bien là le 3 juin ?

JJG : Ouais ouais, ça donne encore plus envie d’y aller !

JLB : C'est chouette comme endroit, c'est chouette comme endroit ! La tournée dure combien de temps ?

JJG : Oh, y’a une vingtaine de dates.

JLB : Donc, 20 petits villages privilégiés quoi !

JJG : Oui, 20 petits villages. Y’a même des endroits où y’avait pas de salle, donc on a fait venir un chapiteau.

JLB : Non mais Ca ça mérite des applaudissements ! Merci ! Merci, pour nous.

(Applaudissements).

JLB : Pour ceux et celles surtout qui veulent en savoir plus sur la vie de Jean-Jacques Goldman, je vais donner vraiment un scoop ! A votre avis que fait-il le soir ou lorsqu’il a 5 minutes, ou lorsqu’il a envie de passer un petit peu de temps, figurez vous qu’il joue au Scrabble ! Oui, oui il joue au Scrabble ! Et nous avons avec nous aujourd’hui, un ex-champion de France de Scrabble, qui est le juge arbitre de notre Scrabble, qui s’appelle Francis Leroy, que je vous demande d’accueillir. Et nous avons…

Francis Leroy : Bonsoir.

JLB : Bonsoir, tu vas bien ?

FL : Ca va très bien.

JLB : Nous avons décidé donc ce soir comme nous avons deux champions…

JJG : C'est une plaisanterie ! Y’a aucune chance, il est champion de France là, moi je suis…

FL : Non, non j'ai jamais été champion de France !

JLB : Vice.

FL : Oui, j’étais vice, et y’a quelques années hein !

JLB : Il était vice.

FL : Oui, j’étais vice c'est vrai…

JJG : Non mais c'est un grand joueur, moi je suis un petit joueur de banlieue…

JLB : Oui, mais d'accord mais justement, c'est le moment ou jamais tu vois de…

JJG : Non, non le challenge c'est d’essayer de faire 50% de ce que tu fais non ?

FL : Non, non, non eh ! J'ai eu l’occasion de discuter un petit peu avec Jean-Jacques avant le début de l’émission, je me rends compte qu’il a un très bon niveau, il a les mêmes références, le même dictionnaire que moi…

JJG : Non, non !

FL : Y’a aucun problème !

JLB : Et sur la tournée tu crois qu'il s’entraîne pas ?

FL : Oui, il me l’a dit ! il me l’a dit.

JLB : Les musiciens m’ont expliqué aussi qu’ils ne faisaient plus que ça. Vous ne jouez plus qu’au Scrabble en plus ?

JJG : On joue beaucoup au Scrabble ouais. C'est un vice.

JLB : C'est devenu un vice. Alors nous allons planter le décor comme si on y était et nous allons donc… Alors 5 parties de 45 secondes chacune d'accord ? Vous avez le droit  de prendre feuille et crayon. Alors en haut à gauche le candidat Jean-Jacques et ensuite Francis. Nous allons vous proposer une première kyrielle de lettres et vous avez donc 45 secondes. Le public peut vous aider. Allons-y.

[Partie de scrabble]

JLB : En tout cas Francis, merci beaucoup. Jean-Jacques nous allons retrouver maintenant Carole et Michael et ensuite nous allons terminer cette émission avec justement Carole et Michael. "P’tit blues peinard" alors comment cette chanson a vu le jour "p’tit blues peinard" ? Rappelle toi !

JJG : C'est une ancienne chanson … Pff je crois que c'était une face B de 45T à cette époque-là.

JLB : "Américain" Ouais.

JJG : Ah bon ? "Américain" voilà, qui n’était pas sur un album et qui était vraiment une chanson live, le genre de chanson qu’on chante dans les loges quoi !

JLB : C'est une chanson qu’on retrouve sur le double live qui s’appelle "Du New Morning au Zénith" ?

JJG : Euh oui, je crois oui. On l’avait faite au New Morning oui.

JLB : Si tu veux bien te mettre en place, ensuite nous allons te proposer quelques artistes et puis tu pourras nous dire quels sont tes goûts musicaux, de Jimmy Hendrix à Patrick Bruel, tout à l’heure. Vous restez avec nous. Dans un premier temps "P’tit blues peinard". Fredericks-Goldman-Jones !

[P’tit blues peinard]


JLB : Fredericks-Goldman et Jones !

(Applaudissements).

JLB : Ca me fait plaisir de vous voir Carole, Michael, Jean-Jacques. On va en savoir un peu plus sur vos goûts musicaux. On commence avec cet artiste et toi Michael !

[Jimmy Hendrix "Hey Joe"]

JLB : Commentaires Michael, pour toi Jimmy Hendrix ?

Michael Jones : Ben, je pense que pour répondre je peux citer une publicité d’RTL qui dit : "Nous ne passons pas souvent la messe mais dieu passe nous voir de temps en temps" avec une photo de Jimmy Hendrix. Voilà ce qu’on pense…

JLB : Ca ça mérite des applaudissements ! Bien vu ! Deuxième extrait pour Carole Fredericks. Carole, musique…

[Supertramp "Logical Song"]

JLB : Jean-Jacques c'est John Helliwell que tu…qui est venu jouer avec toi sur un des albums ?

JJG : Oui, le saxophoniste avait joué sur le deuxième album je crois. John Helliwell.

JLB : Alors Supertramp, c'est la musique que tu aimes, que tu écoutes ?

Carole Fredericks : Ah bah justement j'ai acheté le premier, deuxième et troisième album. Bah voilà.

MJ : Le vrai premier ?

CF : Non, je sais pas si c'est le vrai vrai, j'ai acheté "Breakfast in America". Je sais pas si c'était le premier…

MJ : Parce que le vrai premier est inconnu, c'est un album avec des tatouages mais y’a que les deux originaux de Supertramp dans cet album-là.

JLB : Faut savoir que Supertramp quand il sont venus à Paris la première fois, ils ont joué devant 7 personnes.

JJG : C'était au Bataclan ouais.

JLB : Au Bataclan.

JJG : T’y étais, t’y étais ?

CF : Ah ben non.

JJG : Non non.

CF : C'était quelle année ?

JJG : Ouh là …

CF : Je suis arrivée en France qu’en 79.

JJG : Ah ouais.

MJ : C'était l’ancienne équipe. Après ils ont refait une nouvelle équipe avec donc John Helliwell au sax, nouveau batteur, le batteur américain, l’écossais à la basse et c'est là où…

JLB : Encore un écossais à la basse !

MJ : Mais je suis pas écossais non plus !

CF : Gallois !

JLB : Alors maintenant les années disco Jean-Jacques, toi je sais pas si c'est des années qui t’ont particulièrement marqué.

(Chorégraphie de Jean-Jacques et rires).

JLB : Par exemple et voilà l’exemple que nous avons choisi.

[Patrick Juvet "Où sont les femmes ?"]

(Sourire de Jean-Jacques).

JLB : Le disco ça t’a un jour inspiré ?

JJG : Ah écoute c'est curieux parce que euh…Quand j'ai enregistré mon premier disque avec Taï Phong en 74 un truc comme ça, je faisais mon service militaire, et la nuit je partais parce que j’étais pas très loin de Paris pour enregistrer le disque avec les gars de Taï Phong, je faisais le mur quoi ! Et on arrivait dans un studio qui s’appelait ICP à Paris, non IP à Paris et c'est … Chaque fois on prenait la suite de Patrick Juvet donc c'était deux mondes qui se croisaient, tu vois entre lui et les paillettes, les gars de la disco et nous qui faisions la musique un peu torturée de Taï Phong. Voilà.

JLB : Alors on continue par toi Jean-Jacques. Regarde !

[Aretha Franklin "Think"]

JJG : Pfff…Elle me rend fou elle !!

(Rires).

JLB : Tu serais prêt à partir 15 jours aux Etats-Unis et suivre une tournée ?

JJG : (sourire) T’as des renseignements là ?

JLB : Non, je te demande.

JJG : Oui, j'ai demandé ça. Euh, ça c'est un de mes rêves vraiment, et je vais le faire parce que elle ne vient jamais en Europe parce qu’elle a peur de prendre l’avion, donc si on veut la voir c'est là-bas aux Etats-Unis. Et je ne l’ai jamais vu sur scène donc j'ai demandé à son producteur la prochaine fois qu’elle tournerait et je la suivrai de ville en ville comme ça dans la salle…euh…Ouais.

JLB : (à Carole Fredericks) Pourquoi tu ris ? Tu penses que ça va être difficile pour Aretha Franklin tous les soirs de rencontrer Jean-Jacques ?

JJG : Non, non mais elle me verra pas !

CF : Non, pas du tout.

JJG : On y va ensemble !

CF : On y va ensemble tous les trois !

JLB : Ah ! Vous y allez ensemble ?

CF : Ah oui !

MJ : Y a intérêt oui !

JLB : Alors l’extrait suivant ça vous concerne tous les trois. 

[IAM " Je danse le Mia"]

JLB : Michael ?

MJ : "Ce soir on nous met…" Euh non…

(Michael se plante dans les paroles ce qui provoque des rires dans le public).

MJ : Euh, ouais j'ai habité très longtemps près de Marseille donc j’étais…J’entendais très souvent IAM parce que c'était pendant un moment le thème de l’Olympique de Marseille dans le stade.

JLB : Jean-Jacques ?

JJG : Ouais c'est là qu’on se rend compte qu’on est vieux quoi parce que…

CF : Oui, il parle de lui parce que moi j’écoute le rap j’achète aussi, hein ! J’aime beaucoup IAM, Mc Solaar, Salt and Peper, (parlant de MJ et JJ) hum, ils sont vieux !

(Rires).

MJ : On peut peut-être discuter sur le côté musical mais par contre je crois que c'est le propre de tous les groupes de rap aujourd’hui c'est le texte qui reviens qui prend le dessus de la musique mais bon… Moi je suis musicien dans l’âme donc je joue un instrument de musique et j'ai du mal à accepter quand c'est des échantillonnages euh à droite et à gauche.

CF : Non, mais…

MJ : Bon, c'est la seule critique que je peux faire sur…

JLB : Je crois qu’y a une objection sur ta gauche…

CF : Non, non mais c'est vrai ce qu’ils disent, mais y’a de plus en plus de groupes de rap où y’a des vrais musiciens qui jouent et ils chantent sur une moitié et rappent sur l’autre moitié…

[Groupe Triangle]

JLB : Alors ça ça se passait dans les années 70, y’avait deux groupes peut-être trois…

MJ : 71 !

JLB : 71 exact. Y’avait Martin Circus et Triangle, y’avait également Magma je crois à l’époque…

MJ : Y’avait Total Issue, y’avait Magma, y’avait bon plein de petits groupes…

JJG : Variation…

MJ : Ouais Variation euh… C'était…

JLB : Vous en gardez quels souvenirs de cette période-là ? Michael ?

MJ : Euh… Les Charlots euh… Non, non ! Les Charlots c'était un groupe aussi…

JLB : C'est vrai ?

MJ : D’ailleurs dans le fameux film, y’a un film français où y’a Martin Circus, je crois que c'est un film des charlots…

JLB : Exact c'est un film des charlots…

MJ :  …Et y’a une compétition de groupes où ils finissent en détruisant tout le matériel…

JLB : (à Jean-Jacques) Triangle, ça faisait partie des gens que tu écoutais ?

JJG : Ouais ouais c'était l’époque où on jouait tous dans des groupes quoi. C'était un peu nos grands frères.

JLB : Prochain extrait.

[Patrick Bruel "Casser la voix"]

JLB : Carole ?

CF : Pourquoi moi ? (rires) Demande à Michael ! Mais c'est Patrick Bruel ! C'est la grande chanson qui vraiment l’a propulsé dans le grand succès et tout ça…

JLB : Tu as déjà travaillé avec lui ?

CF : Oui, mais au début, quand… juste après "J’en ai marre de cette nana". Il a fait un album j'ai fait les chœurs sur 3-4 chansons.

JLB : (à Jean-Jacques) Commentaires ?

JJG : Moi, il suffit que quelqu'un soit vraiment attaqué de toute part et qu’il soit traîné dans la boue pour que je le trouve sympathique donc euh…

JLB : Alors le prochain vous allez le trouver sympa aussi…

[Michael Jackson]

JLB : Oui, Carole ?

CF : Ah ! Michael Jackson je le connais depuis les années 50 à la télévision aux Etats-Unis ! Donc, c'est vrai j’aime beaucoup, c'est un grand grand musicien, un grand compositeur. Il est un peu bizarre mais nous tous on est tous un peu bizarre aussi hein ?

JLB : Michael ?

MJ : Mais hier on était à table, on discutait de chanteurs et quelqu'un m’avait dit : "Mais comment c'est possible que quelqu'un fête ses 20 ans de carrière à 40 ans ?" Lui, il a déjà fêté ses 20 ans de carrière ! Non, c'est… Bon moi c'était les Jackson Five quand j’étais petit et bon ça…

JLB : Vous êtes allés le voir en concert ? T’es allé le voir Jean-Jacques ?

JJG : Ouais.

JLB : Et ?

JJG : Bon, c'était à Londres dans un stade immense, moi j’y vais plus dans ces conditions, on n’y voit rien ! Autant le regarder à la télé quoi !

JLB : Dernier artiste et puis ensuite nous allons passer à autre chose, nous allons parler des années 60 maintenant. Là c'est un titre de 70, je le dis parce que Michael s’y connaît dans les dates, regardez !

[Sheila " Les rois mages "]

JLB : Alors la chanson française dans les années 60 ?

JJG : Bah, nous on connaissez pas hein ! Là ça nous intéressait pas du tout ! C'est la même… Faut dire que c'est contemporain aux Beatles, aux Rolling Stones, à Teigners After, à Deep Purple et tout ça. Donc on écoutait pas et on était branché strictement à 100 % sur ce qui se passait aux Etats-Unis, sur Jimmy Hendrix tout ça qui était une révolution et à la limite on connaissait pas ça. Enfin, les musiciens…

MJ : Bah, on connaissait mais les versions originaux parce que faut dire que à cette époque-là, y’avait très peu d’artistes français créatifs dans la musique moderne. C'était ce qu’on appelle des covers c'est-à-dire qu’ils prenaient des chansons, des succès à l’étranger et ils les rechantaient en français.

JLB : Michael, je te vois venir, dans 2 minutes tu vas me demander qui a fait la version originale des Rois Mages, non ? Tu vas pas me demander ça ?

MJ : Non, même pas.

JLB : C'est bien merci, Michael. (à Jean-Jacques) Tu le savais ?

JJG : Ca doit être un groupe genre les Chrystals ou un truc comme ça ou…

JLB : Middle of the Road.

JJG : Ah bon...

JLB : C'était un groupe hollandais à l’époque.

JJG : Ah ! Tu me poses la question parce que tu le savais ! (sourire)

JLB : Je m’étais dit Michael va me le demander donc je vais le préparer…

MJ : Ecossais Middle of the Road !!

JLB : C'est ça…

MJ : Ecossais…

JLB : Ecossais Middle of the Road !! Je vais me reprendre....

MJ : Tu sais ce que ça veux dire ?

JLB : Ecossais ?

MJ : Non, Middle of the Road !

JLB : Au milieu de la rue?

MJ : Non, c'est une… Middle of the Road c'était la musique…

JJG : Entre la variété et …

MJ : C'était entre la variété et la pop. C'est à dire que c'était de la variété quoi !

JLB : De la vraie variété…

MJ : Voilà, chanson Middle of the Road c'est entre deux eaux quoi !

JLB : Qu’est ce qu’ils sont devenus ? Ils existent encore ? C'est terminé, c'est fini ?

MJ : Alors ça ça fait trop longtemps que je suis en France hein !

JLB : D'accord. Nous allons maintenant parler de vos rapports avec les fans, c'est vrai que on peut souvent te reprocher de pas savoir grand chose sur toi et sur vous en général. Alors nous avons mené une petite enquête, nous sommes allés chez une fan qui habite la région et qui a bien voulu nous ouvrir la porte de son appartement pour nous parler justement du phénomène Goldman.


[Reportage]

(Applaudissements).

JLB : Emouvant hein ?

JJG : Ouais elle est adorable ouais...

JLB : Tu veux répondre à la question, ou pas ?

JJG : Euh, à quelle question ?

(Rires dans le public).

JLB : Comment fais tu pour protéger ta famille à ce point là, c'est à dire que c'est vrai qu’elle se pose des questions, elle sait que tu es marié, que tu as des enfants mais ça s’arrête là. Et puis, comment fais tu quand les gens veulent en savoir un peu plus ? C'est pas facile toujours de…

JJG : Je crois pas que les gens veuillent en savoir plus. Non, j’crois… Y’a certaines personnes probablement, y’a un public pour ça, y’a des journaux spécialisés, mais globalement les gens sont pas curieux comme ça, ils sont très respectueux de la vie des autres. Je crois.

JLB : "Chansons du monde." Si vous nous proposiez maintenant "chansons du monde", parce que tout doucement l’émission touche à sa fin. Je suis désolé mais à un certain moment va falloir qu’on se quitte. Si vous voulez bien nous le proposer ensuite, juste après, j'ai une double petite surprise mais très très sympa. Si vous voulez bien vous mettre en place dans un premier temps, Jean-Jacques, Carole et Michael. Michael ? Tu joues de la guitare comme un dieu ! Je vous demande d’applaudir Fredericks-Goldman et Jones !


["Que disent les chansons du monde ?"]

JLB : Fredericks-Goldman-Jones ! Il faut préciser qu’au son, y’a un monsieur que je vous demande d’applaudir également qui s’appelle Andy Scott ! Nous sommes dans cette salle de l’arsenal à Metz et euh…avant de terminer cette émission, comme nous sommes en Lorraine, nous voulions vous rendre aussi hommage à travers Emmanuel Ory qui comme toi Jean-Jacques a fait du violon. Chais pas si toi Michael, tu en as fait du violon ? Non, jamais, guitare essentiellement ?

MJ : Ca m’a jamais tenté non…

JLB : (sourire) D'accord. Donc Jean-Jacques je te propose de l’écouter, de lui poser peut-être une ou deux questions après. C'est pas facile pour lui, en tout cas il a relevé le défi, il a 12 ans et je vous demande d’applaudir Emmanuel Ory du conservatoire de Metz !

(Il joue "Comme toi" sous le regard attentif de Goldman).

(Longs applaudissements).

JLB : (à Emmanuel Ory) Ca va ?

Emmanuel Ory : Oui.

JLB : Jean-Jacques ?

JJG : Bah, écoute moi j'ai fait du violon, alors je mesure vraiment le travail que ça a été et le talent qu’il a parce que c'est un instrument impossible à jouer ! C'est vraiment euh… des cordes sur du bois qui sont… et puis c'est un archer qui fait vibrer les cordes. C'est vraiment extrêmement, c'est vraiment très animal quoi ! Et ça demande une maîtrise incroyable. Quel âge tu as ?

EO : 12 ans.

JJG : Ouais 12 ans c'est impensable quoi de jouer comme ça !

JLB : Est-ce que tu joues par plaisir ou est-ce que c'est ta famille qui t’a proposé justement de suivre des cours de violon ? Comment ça c'est passé ?

EO : Ah bah moi j’aime bien le violon. Au début je savais pas au début l’instrument mais on me l’a fait connaître. C'est mon frère surtout.

JLB : Toute la famille est musicienne chez vous ? Vous jouez tous du violon ?

EO : Non, mon frère du violon et puis ma sœur du piano.

JLB : Et le père ?

EO : Bah il a fait un peu tous les instruments.

JLB : D'accord. Bah je vous demande encore d’applaudir Emmanuel Ory. Merci beaucoup ! Nous aussi en Lorraine on voulait vous offrir un petit cadeau. Alors y’a eu l’album…

JJG : Je pensais que t’allais nous offrir une spécialité de la Lorraine, Patricia Kaas !

(Rires).

JLB : Ah !

JJG : Non ?

JLB : Ca peut se faire ! Est ce qu’on a le numéro de téléphone de Patricia Kaas ? Ca sera une autre possibilité. Mais là donc nous avions, enfin nous avons à vous proposer quelque chose qui vient d’être fini y’a à peu près ¼ d’heure, alors j’osais pas trop vous proposer ça… Alors bon, nous aussi en Lorraine on voulait donc vous dire merci et c'est quelque chose qui nous fait vraiment plaisir. Alors c'est vrai que c'est pas toujours facile, faut avoir des idées, alors nous avons demandé aux fonderies de Hugonin. Bougez pas.

(Il se lève et va chercher le cadeau derrière le canapé).

JLB : Bougez pas hein ! C'est vrai que au début quand on a reçu les deux premiers albums c'était pas facile…

(Rires du public alors que JLB n’arrive toujours pas à sortir le cadeau).

JLB : …Mais on voulait vraiment vous faire plaisir et vous offrir ceci !

(Il sort la pochette de "Fredericks-Goldman-Jones sur scène" en métal et en grand format).

Public : Oooooh !

(Jean-Jacques en siffle d’admiration et brandit la pochette comme un trophée puis le passe à Carole et Michael).

JLB : Ouais ouais ouais ouais !!! Voilà !

JJG : Bah merci beaucoup hein !

JLB : Pardon ?

JJG : Merci beaucoup !

JLB : Bah c'est fonderie Hugonin ! On a fait un petit bout tous ensemble. Je voulais simplement vous dire à tous les trois que ça me fait vraiment plaisir de vous voir régulièrement. J'ai pas la prétention de faire partie de vos amis mais en tout cas vous faites partie des miens !

CF : Merci beaucoup.

(Goldman semble flatté…Tout le monde se lève sous les applaudissements et Jean-Jacques mime une guitare. Générique de fin : Les voix bulgares de "Fermer les yeux").


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